Aucun des anciens présidents haïtiens de l’ère démocratique n’ont pris part aux funérailles nationales de Jovenel Moïse, ce 23 juillet. Le clergé catholique a aussi brillé par son absence ainsi que de nombreux diplomates de la communauté internationale.
Les absenses étaient de marque ce 23 juillet dans les obsèques du défunt chef de l’état haïtien, Jovenel Moïse. Les anciens présidents qui l’ont précédé ne se sont pas rendus dans la ville du Cap-Haïtien pour saluer le départ de l’ancien patron d’Agritrans tué sauvagement le 7 juillet 2021.
Au cours de cette cérémonie présidée par un prêtre d’une Église de la Floride, la participation des États-unis était remarquée. On observait, entre autres, la présence de l’ambassadeur américain à l’ONU, Linda Thomas Greenfield, l’ambassadeur américain en Haïti, Mme Sison, le congressman Gregory Meeks, l’envoyé spécial de la maison blanche, Daniel Foot.
Les curieux ont constaté aussi l’absence quasitotale du clergé catholique d’Haïti et de certaines grandes personnalités publiques. La présence du secrétaire général du parti Pitit Desalin, Moïse Jean-Charles, était soulignée sur le site des obsèques.
La famille présidentielle se sent trahie
Le mot qui a constitué la plaque tournante des membres de la famille éplorée par le deuil était la trahison. Personne ne sait de qui ils parlaient mais, vraissemblablement, le fils et la veuve du président connaissent avec précision les assassins de leur victime.
“Papam se Yon moun ki te ranpli ak lanmou, menm lè li tap viv nan mitan anpil mechan. Li tap preche tèt ansanm menm sil tap viv nan mitan trèt. Papam te toujou vle ede, se te yon bon moun menm lè yo te konn vle fè kwè l se Yon mechan, yon dyab”, a déclaré Joverlein Moïse, fils de l’ancien élu du PHTK, qui a souligné plus loin que son père a été trahi et assassiné pour ses idéaux.
La veuve Martine Moïse n’a pas tenu un discours moins radical que le fils du défunt locataire du palais national. Elle garantit que la famille ne va pas céder. Elle va regarder les bourreaux du défunt droit dans les yeux et leur dire halte-là. C’est terminé.
“Les rapaces courent encore les rues, leurs griffes ensanglantées à la recherche de proies. Ils ne se cachent même pas. Ils sont là à nous regarder, à nous écouter esperant nous faire peur. Leur Soif de sang n’est pas encore étanché. Mais Jovenel nous a ouvert les yeux”, a martelé la veuve de l’ex président, Martine Etienne Moïse.
Elle ajoute: “Si loyal envers eux, tu as été abandonné et trahi. Ton assassinat a mis a nu leur laideur, leur haine et leur lâcheté. Ton plus grand péché a été d’aimer ton pays, de défendre les plus faibles, les plus vulnérables, les opprimés contre l’avarice des uns et la cupidité des autres”.