Les fédérations syndicales internationales viennent briser leur silence appelant la communauté internationale (CI) de façon élargie à en faire autant. Dans une note rendue publique, les fédérations invitent la CI à suspendre immédiatement toute aide et assistance à Jovenel Moïse pouvant contribuer à la réalisation de ses objectifs dictatoriaux mais aussi, à condamner toutes les atteintes aux droits humains et syndicaux du peuple haïtien, orchestrées par le régime de Jovenel Moïse.
Ils sont plusieurs organisations syndicales de la communauté internationale à parapher la note. Les cosignataires déplorent que la communauté internationale se croise les bras pendant que les travailleurs et travailleuses d’Haïti sont victimes d’attaques et d’exactions systématiques. Malgré le cri assourdissant du peuple, regrette la fédération, Jovenel Moïse bénéficie du soutien du Core Group et s’autorise à continuer à diriger le pays par la force sans craindre la moindre prise de mesure extérieure.
Pour la fédération, Jovenel Moïse a créé sa
propre version des escadrons de la mort des tontons macoutes, afin, dit-elle, de museler toute opposition à son pouvoir. Il a fait appel à des gangs criminels et aux forces de police, ajoute-t-elle, pour faire exécuter des opposants politiques et des activistes, réprimer les mouvements de contestation, assassiner des journalistes et organiser des rafles au domicile des membres de l’opposition, en particulier durant la nuit.
La fédération est claire : “Ce n’est qu’en brisant le silence au niveau international que la société civile haïtienne pourra unir ses
forces pour restaurer la démocratie. Nous demandons à nos affiliés du monde entier d’intervenir auprès du Core Group et des autres gouvernements de la planète, en vue de suspendre immédiatement toute aide et assistance à Jovenel Moïse pouvant contribuer à la réalisation de ses objectifs dictatoriaux, qui consistent à adopter une nouvelle constitution et à organiser des élections non démocratiques en présence d’un conseil électoral dénué de toute légitimité.
Condamner toutes les atteintes aux droits humains et syndicaux du peuple haïtien,
orchestrées par le régime de Jovenel Moïse”, reclame les signataires qui se montrent amères au Core group, disent-ils, qui est l’unique soutien dont bénéficie actuellement Jovenel Moïse.
La fédération syndicale internationale n’a pas mâché ses mots pour préciser que le locataire du palais national est un dictateur. “D’une façon ou d’une autre, Jovenel Moïse est bel et bien un dictateur.Ce dernier gouverne par décret depuis plus d’un an, étant donné qu’aucun des 119 sièges de la Chambre basse n’est occupé et que seulement un tiers des membres du Sénat ont un mandat élu. Le mois dernier, il a forcé trois juges de la Cour suprême à prendre leur retraite anticipée, ordonnant par la même occasion l’arrestation de l’un d’entre eux pour avoir osé contester la prolongation de son mandat”, critiquent-ils.
La note conclut que les syndicalistes font l’objet de répressions systématiques : vagues de licenciements, arrestations arbitraires et menaces de mort visant les travailleurs des quelques secteurs ayant eu la possibilité de créer des syndicats, comme l’éducation, le secteur public et les zones franches d’exportation.