Le protestantisme pris dans les tenailles de la désinformation: l’INUFOCAD tire la sonnette d’alarme

L’Institut Universitaire de Formation des Cadres (INUFOCAD) de concert avec les Églises sur le Rocher et la Bonne Nouvelle ont organisé une conférence sur les intox au sein de l’Église protestante en Haïti. Cette activité marquait le 505ème anniversaire de la Révolution protestante de 1517. En l’occasion, les intervenants ont profité pour faire un plaidoyer contre cette pratique aux effets désastreux qui affecte l’Église.

Les organisateurs de cette activité n’ont pas mis de gants pour dénoncer ce fléau qui ronge l’église protestante dans le pays. La désinformation est l’oeuvre du diable, a soutenu sans ambage, l’homme de Dieu, Vijonet Déméro qui pointe du doigt les réseaux sociaux comme les premières sources de désinformation.

Le processus pour combattre le système des Fake News, précise, le psychologue est d’abord la recherche de la vérité. Ensuite, il encourage l’implication éducative à travers, dit-il, le développement de la compétence informationnelle des acteurs qui y sont exposés. À cela s’ajoute l’implication théologique qui prend en compte les quatre fondamentaux proposés dans le document nouvellement préparé pour la formation des pasteurs. Il s’agit de la maturité, de la proclamation, du discernement et du service. Selon M. Déméro citant une recherche de l’anné dernière, Haïti possède 10 mille pasteurs en exercice. Seulement 5% d’eux sont habilités à diriger une Église.

Dans son intervention, il a surtout mis l’accent sur quatre catégories de pasteurs. Seulement 5%, dit-il, fait partie du quatrième cadrant, en l’occurence : les pasteurs assaisonnés. Les autres se trouvent soient dans la catégorie des pasteurs théoriques, novices ou praticiens.

Intervenant sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication, le docteur Herbert Gustave a fondé son exposé sur les termes habermassiens “d’espaces publics” et de “l’opinion publique”. Pour l’homme de loi, l’espace public traditionnel est plus restreint, plus contraignant et plus vertical. Tandis que le nouvel espace public ou numérique est plus horizontal et plus ouvert. Selon M. Herbert, le numérique n’a pas engendré les Fake News mais l’ont accéléré.

Dans son exposé, il a appelé les chrétiens à la vigilance tout en les indiquant certains éléments pour éviter le plus possible de propager les intox. Selon lui, l’église peut devenir une caisse de résonance des Fake News. C’était aussi l’occasion pour lui, de rappeler que l’évolution dans le domaine de la communication a toujours été l’objet d’intox citant les critiques de l’imprimerie sur la radio. Celles de la radio sur la télevision. Celles de la télévision sur les médias sociaux entre autres.

L’intervention du docteur, Osner Fevry n’a pas été anodine. L’avocat a fait tout une approche historique pour montrer la dimension de la désinformation au sein de la culture protestante. Pour M. Fevry, le protestant est dans l’obligation de se former religieusement afin de pouvoir saisir la dimension de la Révolution protestante des années 1517 et les premières manifestations des siècles avant. Il invite aussi le croyant protestant à connaître l’histoire haïtienne du protestantisme dans le but de combattre les Fake News.

Comme un poisson dans l’eau, le pasteur a présenté à son auditoire les différents acquis du protestantisme. Entre autres acquis cités, il mentionne: la liberté religieuse et des cultes, la laïcisation des États, la lecture de la Bible, les cantiques, etc.