Après avoir déclaré constater la caducité du parlement le deuxième lundi du mois de janvier 2020, le pouvoir exécutif qui s’érige en maître et seigneur est sur le point de tuer un autre pouvoir : le judiciaire. Puisque, la nouvelle judicature n’a pas pu, comme prévu, prêter serment… Conséquence : le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) est dysfonctionnel depuis plusieurs jours déjà.
Acquise au prix du sang, la jeune démocratie haïtienne (démocratie participative) n’a jamais été en aussi grand danger pendant les vingt dernières années. Les institutions ne tiennent plus debout. Les acquis démocratiques s’effritent. De plus, le principe de la séparation des trois pouvoirs n’existe que de nom. Pire, le pouvoir législatif meurt et celui de la Justice est sur le point de trépasser.
Le pouvoir judiciaire est dysfonctionnel depuis plus de 72 heures. Quoiqu’élus, les membres de la nouvelle judicature, la troisième pour être plus précis, n’ont pas pu prêter serment conformément aux principes préétablis. Par conséquent, l’exécutif qui devrait, en temps normal, composer avec d’autres pouvoirs est devenu le seul et l’unique coq de la basse-cour.
Il faut toutefois souligner que la mort du magistrat René Sylvestre a grandement contribué dans cette situation, puisque ce dernier avait manqué à l’une de ses obligations, celle d’acheminer la liste des élus devant composer le nouveau Conseil au président de la République.
Le pays s’éloigne de peu plus chaque jour des normes et des principes démocratiques. Le dysfonctionnement du Parlement le deuxième lundi du mois de janvier 2020 a entrainé du coup la mort du pouvoir législatif, lequel ayant pour mission, entre autres, de légiférer et de contrôler les actions du gouvernement. Les 10 sénateurs restant ne servent pas à grand-chose.
Malheureusement, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a emboité le pas depuis le 3 juillet 2021. Cette situation aura certainement de graves répercussions sur le bon fonctionnement de l’Etat, compte tenu de la mission du Conseil.