Le barreau de Port-au-Prince réclame la reconstruction du palais de justice et sa délocalisation au bicentenaire

Le conseil de l’ordre des avocats du barreau de Port-au-Prince n’en démord pas: la délocalisation du palais de justice au bicentenaire un imperium.

À l’occasion de la célébration de la fête patronale des avocats, Saint Yves, le 19 mai 2021, le conseil de l’ordre des avocats du barreau de Port-au-Prince a organisé une messe d’action de grace dans la capitale haïtienne à l’intention des hommes de loi. En l’occasion, la batonnière, Marie Suzie Legros a profité pour continuer d’exiger la délocalisation du palais de justice au bicentenaire. “C’est un imperium, un oxygène que la justice attend pour refonctionner”, a-t-elle précisé reclamant dans la foulée la reconstruction à la rue de la réunion du palais afaissé par le séisme du 12 janvier 2010.

C’est avec amertume que la femme de loi a souligné la peripétie de ce pouvoir depuis tantôt trois ans. Selon Mme Legros, le tribunal de première instance (TPI) de Port-au-Prince est peu fonctionnel. Durant le premier trimestre de l’année judiciaire, la justice a eu les ailes coupées à cause de la grève des parquetiers. S’en suivent celle des magistrats occasionnée par le décret controversé de Jovenel Moïse concernant les juges de la Cour de Cassation et le nouvel arrêté décrétant état d’urgence sécuritaire sur la zone du village Dieu, limitrophe de l’anceinte du palais de justice. Depuis,a fait savoir l’avocate, l’autorité de l’État n’y est jamais restaurée au point que les usagers de cet espace sont obligés à tout instant de froler la mort pour servir. Une réalité ignorée par les autorités au niveau des plus hautes instances du pays, critique-t-elle ajoutant: “la justice est une institution fondamentale, vitale pour toute la société.

C’était aussi l’occasion pour la batonnière d’annoncer le projet d’éducation civique initié par le barreau. 10 écoles, dit-elle, sont retenues pour la phase pilote. Les cours seront dispensés par des conseillers et conseillères, informe-t-elle annonçant de surcroit le partenariat du barreau avec le programme de master en droit de l’Université d’État d’Haiti (UEH).