La Justice haïtienne face au dilemme de Yves Jean Bart, l’inculpé

Les autorités judiciaires haïtiennes, très critiqués ces derniers temps, ont tenté de sauver le soldat Ryan de la Fédération haïtienne de football, le Dr Yves Jean Bart, impliqué dans une affaire d’abus sexuels sur mineures, en rendant une ordonnance de non-lieu en faveur du président qui, de son côté, a vite salué cette décision qu’il considère comme une victoire. Malheureusement, la fête n’avait pas duré longtemps, puisque quelques heures après, la commission d’éthique de la Fédération internationale de football association (FIFA) a suspendu à vie l’ancien patron de la FHF de toutes les activités sportives locales et internationales. Et le president n’a pas pipé mot.

La décision de la FIFA est une gifle de plus, une de trop pour les institutions haïtiennes notamment pour la justice haïtienne qui ne représente désormais plus rien que ce soit aux yeux de la population ou aux yeux de la communauté internationale, alors qu’elle devrait être un rempart. Malheureusement elle est devenue depuis des lustres le protecteur par excellence des bandits notoires, des malfrats, des assassins et un repère des bandits. Dommage!

Gênées par la décision de la FIFA, la demande du Bureau integré des Nations-Unies en Haiti (BINUH) et par les commentaires acides qui s’en suivent, les autorités judiciaires haïtiennes ont passé outre de la première ordonnance et ont annoncé l’ouverture d’une nouvelle enquête, alors qu’elles avaient pris la décision de fermer l’instruction pour faute de preuve.

Les autorités judiciaires haïtiennes vont-elles maintenant trouver des preuves qui les avaient échappées? Qu’ est-ce qui fait que les enquêteurs de la FIFA ont pu trouver des preuves tangibles pour prendre une sanction aussi lourde alors que la justice haïtienne n’a même pas trouvé d’éléments importants pour poursuivre l’instruction et prendre, si c’est nécessaire, des sanctions ? Qu’est-ce qui fait obstacle à la justice haïtienne dans les grands dossiers ?

Dès la genèse de cette histoire jusqu’à aujourd’hui l’ancien président de la FHF n’a jamais raté une occasion de clamer à tout bout de champ son innocence. Mais, qu’est ce qui empêche à l’ex-président d’intenter, comme il l’avait annoncé, une action en justice contre son accusateur, Romain Molina ? Pourquoi Yves Jean Bart ne saisit pas le TAS comme l’a fait le président de la Confédération africaine de football M. Ahmad Ahmad ?

L’accusation portée contre l’ancien numéro un de la FHF ne fait pas l’affaire de la justice qui s’est fait éclabousser de nouveau en voulant sauver le soldat Ryan malheureusement.

Décidément la justice haïtienne va de mal en pis. Et la decision prise par les autorités judiciaire dans le dossier de monsieur Yves Jean Bart est une preuve tangible du déclin poussé de cette justice a double vitesse .

À quand l’avènement d’un nouveau système judiciaire en Haïti ?