La publication du décret portant création et organisation de l’Agence Nationale d’Intelligence (ANI), structure largement contestée, pourrait représenter une pomme de discorde entre le gouvernement et les ambassadeurs du Core group qui frappent du poing sur la table.
Le président Jovenel Moïse a franchi les limites de l’inacceptable. Le Core Group à son tour inquiet! Les ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, de l’Espagne, de la France, des Etats-Unis, de l’Union Européenne et également le représentant spécial de l’Organisation des Etats américains accrédités en Haïti ne sont pas sur la même longueur d’onde avec le pouvoir sur la création de l’Agence nationale d’intelligence (ANI), pour une rare fois depuis l’avènement du régime PHTK.
« Le Core Group exprime son inquiétude suite à la publication le 26 novembre 2020 du décret portant création, organisation et fonctionnement de l’Agence nationale d’intelligence (ANI) et du décret pour le renforcement de la sécurité publique qui prévoit de lourdes peines allant jusqu’à 50 ans d’emprisonnement », a réagi le Core Group, arguant que ces deux décrets présidentiels relèvent plutôt de la compétence du Parlement haïtien. Car, souligne-t-il, ils ne sont pas conformes à certains principes fondamentaux de la démocratie, encore moins de l’Etat de droit.
Le Core Group dénonce également le pouvoir accordé aux agents de l’ANI. « Le décret créant l’ANI donne aux agents de cette institution une quasi-immunité juridique, ouvrant ainsi la possibilité à des abus » ont déploré les ambassadeurs
Les cartes sont-elles rebattues ?
La sortie du Département de Trésor américain dans le dossier du massacre de la Saline en mettant à nu des proches du président dans ce dossier qui avait coûté la vie à plus d’une cinquantaine de personnes et celle du Core Group qui a frappé du poing sur la table après la publication du décret portant création de l’ANI pourrait faire douter le président Jovenel Moïse qui croyait, pourtant, avoir le soutien indéfectible de la communauté internationale en particulier les Etats-Unis d’Amérique parce qu’il les a servi corps et âme et la tête baissée.
En tout cas, s’il est encore tôt pour parler de la consommation d’un divorce entre ce régime et la communauté internationale qui supportait aveuglement le pouvoir PHTK en dépit des violations flagrantes de la constitution et des droits de l’homme, toutefois, il semblerait que la fin du mandat du président américain Donald Trump semble avoir rebattue certaines cartes.
Après ces deux revers coup sur coup, le président Jovenel Moise peut-il encore compter sur le support effréné de la communauté internationale pour organiser un Referendum anticonstitutionnel et l’organisation d’une élection dans un pareil climat ? Il n’est que d’attendre.