Malgré le décret publié par la présidence, beaucoup d’Haïtiens n’arrivent toujours pas à croire que notre pays sera bientôt doté d’une agence de renseignement.
Alors qu’Haïti traverse une des pires crises socio-politiques de son histoire, la création d’un nouveau service aux contours flous étonne les observateurs qui ne voient nullement son utilité pour le pays, à part renforcer le pouvoir de Jovenel. Quelques jours après la publication du décret, et comme pour justifier ce choix, la Présidence a instauré, toujours par décret, des mesures pour mieux définir les actes terroristes, ainsi que les sanctions encourues par ceux qui les perpètrent. Mais la publication de ce ”décret justificatif” n’a pas convaincu grand monde.
Toujours est-il, la nouvelle agence de renseignement haïtien portera le nom d’ANI pour Agence Nationale d’Intelligence. L’ANI rappelle de mauvais souvenirs aux Haïtiens, puisqu’elle sera une sorte de réincarnation en version plus ”soft” des redoutables SD (Services des Détectives) des Duvaliers.
On ne sait toujours pas si la nouvelle entité de renseignement haïtien aura pour mission de protéger Haïti de menaces extérieures, notamment terroristes bien que le risque soit plus que faible, ou si elle sera destinée à espionner les journalistes et opposants haïtiens pour mieux les bâillonner, favorisant ainsi le maintien de Jovenel au pouvoir.