L’ancien ministre de la justice et de la sécurité publique du gouvernement d’Enex Jean-Charles impute toute la responsabilité de la paralysie du système judiciaire haïtien à Jovenel Moïse. Selon Me Camille Édouard Junior, M. Moïse est le seul à pouvoir mettre un terme à la crise puisqu’elle est le corollaire des décisions prises, malgré le constat de la CSPJ de la fin de son mandat.
Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) n’y est pour rien. Le problème fondamental posé est lié à la décision de ce dernier de constater la fin du mandat constitutionnel du chef de l’État le 7 février 2021. Obstiné à garder le pouvoir, Jovenel Moïse bascule le système judiciaire dans cette crise suite à ses decisions concernant ce pouvoir, opine l’ex titulaire du MJSP durant la transition de 2016.
Me Camille n’y va pas avec la langue de bois, le locataire du palais national est l’unique personnalité pouvant permettre un déblocage de la situation à travers les actes qu’il aura à poser. En réformant ses actes inconstitutionnels, arbitraires et illégaux, le président enverrait un signal fort montrant qu’on a fait un pas dans la bonne direction, précise l’ex ministre arguant que cet effort contribuerait à améliorer la situation et mettre les magistrats grévistes, qui se sentent constamment menacer, dans une position de voir eux mêmes la necessité de lever l’arrêt de travail.
Quid la négociation politique?
Camille Édouard Junior est formel: “le CSPJ n’existe pas pour négocier. L’amendement de la constitution en 2011 fait du pouvoir judiciaire un pouvoir apolitique. Le CSPJ est là pour dire le mot du droit, se positionner sur des questions de droit posées et donc, insiste l’ex ministre, ne peut pas s’imiscer dans des négociations politiques.”
En vue de coroborer sa déclaration, Me Camille fait référence à l’accord du 5 février de 2016 soulignant l’absence du pouvoir judiciaire dans cette négociation. “L’accord de 2016 a été signé entre le président Michel Martelly, Jocelerme Privert et Cholzer Chancy”, précise-t-il.