Le Bureau de suivi de l’accord de Montana (BSA) qualifie de mise en scène cynique et planifiée l’appel du Gouvernement Haïtien réclamant de l’ONU une force multinationale en urgence pour résoudre la crise. Selon le BSA, le pourrissement de la crise est un complot. Il précise que le dénouement de la situation n’exige pas un débarquement militaire. Il critique amèrement les partis, regroupement de partis politiques et des accords qui discutent avec l’exécutif en vue d’un compromis politique. Pour les signataires de la note, seul un nouveau Gouvernement de compromis national peut juguler la crise.
Alors que plusieurs acteurs politiques annoncent des pourparlers avec l’exécutif haitien autour d’un consensus politique, le BSA sort de son silence. Dans une note publiée pour faire le point sur la conjoncture, le bureau dénonce, ce qu’il appelle, une sorte de complot contre le peuple Haïtien. Pour les signataires de cette note, ce qu’est en train de vivre la nation fait partie d’une construction pour démanteler les institutions, éclater la société et l’abandonner entre les mains des gangs armés. Ce plan, critique le BSA, vise à faire accepter le moindre soulagement pour une solution durable. Cette situation de chaos provoquée participe aussi, selon le BSA, à ouvrir la voie à l’exécutif de demander de l’assistance militaire pour venir souiller le sol Haïtien.
D’après la note, cette demande sous prétexte que la situation est incontrôlable en Haïti rentre dans cette construction mafieuse. Il s’agit d’une mise en scène cynique bien planifiée. De fait, reproche le bureau, beaucoup d’acteurs se sont mêlés au jeu pour chercher un compromis aux fins de légitimer la démarche du docteur. Selon le BSA, les responsables de cette anarchie sont: les puissances étrangères, l’oligarchie nationale et les politiciens asservis. Par contre, ils (ces précités) se montrent les plus actifs à exiger une intervention militaire. La population, précise la note, rejette toutes les discussions impliquant le Gouvernement et Ariel Henry qui ont commis un crime de haute trahison. En foi de quoi, elle dit non à l’intervention militaire multinationale.
Plus loin, le BSA donne les lignes directrices d’un dégel de la situation. “Le BSA le dit encore une fois. Cette crise qui sévit actuellement en Haïti ne nécessite pas une intervention militaire étrangère. Un nouveau Gouvernement de transition peut apporter la solution en sanctionnant les politiciens et autres personnalités qui supportent les gangs. En débarrassant la PNH des policiers corrompus et qui ont des rapports avec les gangs. En créant des unités pour contrôler les ports et les frontières tout en déployant de tactiques, stratégies, technologies et matériels adaptés pour combattre les gangs. Seulement dans cette démarche que les appuis techniques et la solidarité de la communauté internationale peuvent servir”, peut-on lire dans la note.
Elle conclut pour dire que tous les acteurs sont libres de prendre la voie qui les conviennent en vue de satisfaire leurs vils ambitions. Ce qui importe, croit le BSA, c’est la sentence de l’histoire. Il continue pour dire qu’il ne donnera pas quorum aux actes mafieux des autres acteurs qui encouragent le débarquement militaire en Haiti ni encourager le maintien du statu quo dans le pays.