Renald Lubérice persiste à défier la justice haïtienne en refusant de se présenter devant la Cour d’appel de Port-au-Prince, malgré plusieurs convocations formelles émanant des juges. Ce comportement de fuite, d’arrogance et d’obstruction soulève de lourdes interrogations. Il dispose désormais d’un ultime délai : jusqu’à mercredi prochain pour comparaître. Faute de quoi, un mandat d’amener sera émis contre lui et la police sera instruite de le conduire de force devant la Cour.
Ancien Secrétaire général du Conseil des ministres sous la présidence de Jovenel Moïse, Renald Lubérice semble vouloir se soustraire à toute lumière sur son rôle réel, direct ou indirect, dans les circonstances ayant mené à l’assassinat du président le 7 juillet 2021. Pourquoi cette panique ? Qu’a-t-il à cacher pour fuir ainsi la justice d’un pays qu’il prétend servir ? Pourquoi redoute-t-il tant les questions des juges ? Son silence obstiné est plus parlant que n’importe quelle déclaration publique.
Plus troublant encore, Renald Lubérice fait aujourd’hui partie du pouvoir en place. Cette position ne devrait-elle pas l’inciter à coopérer pleinement avec la justice, au nom de la transparence, de l’exemplarité et de la vérité ? Au lieu de cela, il adopte l’attitude d’un homme traqué, comme s’il savait que toute parole sous serment risquerait de l’éclabousser, voire de l’incriminer.
Son refus répété de répondre aux convocations ne fait qu’alimenter les soupçons sur son implication potentielle, ou à tout le moins sur sa connaissance intime de ce qui s’est tramé dans les coulisses du pouvoir avant et après l’assassinat de Jovenel Moïse. En se dérobant ainsi à la justice, Lubérice ne fait pas que nuire à sa propre crédibilité, il insulte la mémoire d’un président assassiné, piétine l’exigence de justice réclamée par tout un peuple et affaiblit encore davantage les institutions déjà fragilisées d’Haïti.
Combien de temps encore tolérera-t-on qu’un haut responsable public se place au-dessus des lois ?