Deux ans après : la troisième circonscription de Port-au-Prince toujours abandonnée aux bandits, le CARDH se dit indigner

Ce premier juin 2023 ramène les deux ans de l’occupation de la troisième circonscription de Port-au-Prince par les gangs armés. En l’occasion, le directeur exécutif du Centre d’Analyse et de Recherche en Droits Humains (CARDH), Me. Gédéon Jean, n’a pas caché sa frustration face au laxisme des autorités établies qui n’ont rien fait pour essayer de reprendre le contrôle de cette zone. Parallèlement, il critique le manque d’efficacité de la PNH informant qu’elle entreprend depuis des semaines une opération au niveau de cette périphérie.

Selon le défenseur des Droits humains, la rivalité déclenchée, le 1er juin 2021 entre les gangs de Petit-Bois, Grand-Ravine et Cinq secondes avait occasionné pas moins de 31 morts. Douze ont été recensés au niveau de Martissant 2A, 4 au niveau de 2B, 2 à Martissant 1, un au niveau de Martissant 7, un à Martissant 17, quatre au niveau de Martissant 4, plusieurs morts à la ruelle Manigat et plusieurs cas de personnes portées disparues, sont énumérés par le défenseur des droits humains.

Me. Jean condamne le fait que 2 ans après, la Police nationale peine à reprendre le contrôle de la zone. Il en profite pour rappeler aux autorités leur obligation de garantir le droit des citoyens et de protéger toutes les personnes indistinctement. Plus loin, le militant des droits humains critique l’absence de résultats de la dernière opération de la PNH dirigée sur le Village de Dieu. Au lieu de maitriser les gangs c’est la PNH qui a perdu un engin lourd incendié par les membres des groupes armés. Le responsable du CARDH se dit déranger de constater que cette opération soit au point mort pendant que la population avait grand espoir de voir ces artères libérées.

Pour Me. Jean, la troisième circonscription de Port-au-Prince se transforme depuis maintenant deux ans en une véritable boucherie où le sang coule à flot. Il souligne dans la foulée le dépeuplement de ces banlieues tout en fustigeant le fait qu’aucun service de base ne soit fonctionnel y compris les établissements scolaires dans cette zone.