Après les députés, les Sénateurs argentins ont voté ce mercredi en faveur d’un texte de loi portant sur la légalisation de l’avortement, résultat d’un rude combat longuement mené par les mouvements féministes.
Pari réussi pour les organisations féministes. L’Argentine a pris une nouvelle tournure. Deux ans après, le Sénat Argentin a de nouveau statué, le mercredi 30 décembre 2020, sur le texte de loi portant sur la légalisation de l’avortement. Cette fois, 67 sénateurs sur 72 ont voté en faveur de cette loi. Par conséquent, l’avortement n’est plus considéré comme un crime.
Après cette séance, plusieurs milliers de personnes ont été massées devant le Sénat et dans les rues de plusieurs villes du pays pour exprimer leur joie malgré la propagation de l’épidémie de la Covid-19. Un comportement qui pourrait couter très cher sur le plan sanitaire.
Le 11 décembre dernier, lors d’une séance dans la maison des députés, 38 députés avaient voté pour cette loi, 29 contre et une abstention. Depuis, tous les yeux sont rivés sur le Sénat de la République, réputé très conservateur. Mais, les honorables sénateurs n’ont pas pu, cette fois-ci résister au déferlement des vagues vertes qui étaient très déterminées à aller jusqu’au bout avec cette loi, bien aidé notamment pas le président de la République.
“Je suis catholique, mais je dois légiférer pour tous, c’est un sujet de santé publique très sérieux”, a fait valoir récemment le chef de l’État.
Après que le Senat ait fini d’entériner ce vote, l’Argentine est rentrée du coup la liste très fermée des pays de l’Amérique Latine à avoir légalisé l’avortement.
Selon le gouvernement, entre 370 000 et 520 000 avortements clandestins sont pratiqués chaque année dans le pays, avec une population de 44 millions d’habitants, où 38 000 femmes sont hospitalisées pour complications lors d’avortements clandestins.