Ajustement à la pompe du prix du carburant : l’exécutif brandit des prétextes douteux

Dès le vendredi 10 décembre, la gasoline se vendra à 250 gourdes à la pompe. Le diesel et le kérozène couteront respectivement 353 et 352 gourdes, annonce l’exécutif. Cette mesure rentre dans le cadre de la volonté du pouvoir de facto de collecter amplement de fonds pour répondre à ses obligations dont l’achat d’équipements pour les policiers aux fins de combattre le banditisme.

Ariel Henry a remporté une nouvelle victoire. Celle de réaliser ce que l’administration présidée par Jovenel Moïse n’a pas pu faire durant ses plusieurs tentatives. Au final, la nouvelle équipe a pu ajuster le prix du carburant à la pompe.

Dès le 10 décembre à venir, les produits pétroliers seront vendus à 250 gourdes la gazoline, 353 gourdes le diesel et 352 gourdes le kérosène, annonce le ministre de l’économie et des finances (MEF), Michel Patrick Boisvert. Une augmentation de 49 gourdes sur la gazoline, 193 gourdes sur le diesel et 189 gourdes sur le kérozène.

“De 2010 à nos jours, l’État perd environ 150 milliards de gourdes sur la subvention des produits pétroliers. Seulement l’année dernière, on a perdu 30 milliards. Fort de ce manque à gagner, nous avons décidé de l’ajustement des prix en suspendant la subvention. La gasoline sera ajustée graduellement”, a précisé le grand argentier ajoutant que cette décision est prise après des discussions avec les acteurs concernés et suivant la loi de 1995.

Il n’a pas que ces arguments avancés. Selon le ministre de la planication et de la coopération externe (MPCE), représentant du secteur démocratique et populaire (SDP), Ricard Pierre, ce choix va permettre à l’État de grapiller une certaine économie pour faire face à ses responsabilités (achat d’équipements pour la police, construction d’écoles, de centre de santé, entre autres). Il a argué que les troubles causées par le banditisme non combattu par le pouvoir avaient constitué un frein aux recettes de l’État.

Les ministres du commerce et de l’industrie (MCI), Ricardin Saint-Jean et celui des affaires sociales et du travail, Pierre Ricot Odné, ont donné la garantie que les prix ne seront pas affectés avant la date et que le tarif du transport en commun restera inchangé. Des inspecteurs seront dépêchés dans les pompes, les 8 et 9 décembre, garanti le titulaire du MCI.