Plusieurs organisations de la société civile haïtienne dont la POHDH, le PAPDA et le réseau national des plaignants du petrocaribe, dénoncent un complot contre la nation à travers la décision unilatérale du chef de l’État d’accorder à un particulier la possession d’environ 8600 hectares de terre et 18 millions de dollars américain du trésor public afin d’instaurer une zone franche à savann dyann. Dénoncant l’illégalité du décret, elles reclament le remboursement du fonds dans l’immédiat et le rappatriement des terres aux paysans expropriés.
La plateforme des organisations des droits de l’homme (POHDH) n’y va pas avec le dos de la cuillère pour dénoncer le décret, dit-elle, ilégal et arbitraire pris par le chef de l’état d’octroyer à l’homme d’affaire, André Apaid, la possession de 8600 hectares de terres agricoles à savann dyann en vue de l’établissement d’une zone france. Roosevelt Jean Félix qui intervenait au nom de la structure des droits de l’homme dénonce le fait que le président ait pris des terres appartenant à l’État pour les mettre au service d’un clic de l’oligarchie nationale.
M. Jean Félix va plus loin pour appeler la population à se manifester contre ce régime en passe de tout vassaliser sur son passage. Le militant des droits humains dénonce le fait que l’on importe par milliers et millions de dollars et que celui qui devait protéger les intérêts de la nation liquide les terres de l’État à un multinationnaliste pour la culture d’une herbe. Il rappelle dans la foulée, les sombres prévisions faites par les organismes internationaux dont le FAO et le CNSA qui font état de 4 millions d’haïtiens vivant actuellement en situation d’insécurité alimentaire avec possibilité que cela s’aggrave si aucune mesure n’est prise.
Camille Chalmers abonde dans le même sens précisant que contrairement à ce que défend certaines gens, les terres octroyées à l’homme d’ affaires sont les propriétés de l’État haïtien. L’économiste rappelle que la famille Déjoie en 1942 a affermé cette terre pour la culture du vétiver. Il précise aussi, comme pour couper court à toutes les rumeurs, qu’en 1939 l’État haïtien avait installé des familles sur cette portion de terre en signe de compensation. Plus récemment en 2017, l’État central avait accordé à la SOFA le don de 13 hectares.
André Michel réclame la restitution des 18 millions de dollars
Le farouche opposant du régime en place, André Michel, juge anormal que le chef de l’État sans titre ni qualité ait décidé d’engager le pays dans cette voie. L’homme de loi acerbe contre le locataire du palais national, invite l’ entrepreneur à comprendre que Jovenel Moïse ne devrait pas lui accorder cet argent en plus qu’il n’était plus président légitime de la nation. En foi de quoi, l’ancien candidat au sénat lance un appel à M. Apaid de restituer à l’État haïtien les fonds reçus du chef de l’État et d’abandonner les terres afin que les habitants expropriés puissent regagner leur espace.