L’ancien sénateur Jean-Charles Moïse, figure emblématique de l’opposition en Haïti, prouve une fois de plus qu’il est un maître dans l’art de la manœuvre politique. Connu pour sa farouche opposition à l’ex-Premier ministre Ariel Henry, Jean-Charles Moïse a été un acteur clé dans le mouvement de contestation qui a finalement conduit à la chute de ce dernier. Cette victoire renforce sa stature en tant que stratège redoutable sur la scène politique haïtienne.
Suite à la destitution d’Ariel Henry, un Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a été mis en place pour guider le pays vers de nouvelles élections. Le parti de Jean-Charles Moïse, Pitit Desalin, y est représenté par Emmanuel Vertilaire, une figure aujourd’hui au cœur d’un scandale de corruption à la Banque Nationale de Crédit (BNC). Malgré les controverses entourant Vertilaire, il bénéficie toujours du soutien indéfectible de Jean-Charles Moïse, démontrant ainsi la solidité de ses alliances.
Cependant, toutes les stratégies de Jean-Charles Moïse n’ont pas abouti comme prévu. Son choix de Fritz Bélizaire comme Premier ministre n’a pas trouvé de consensus au sein du CPT, une rare défaite dans un parcours politique généralement jalonné de succès. Mais loin d’être découragé, l’ancien sénateur a su rebondir avec d’autres mouvements tout aussi habiles.
Parmi ses récentes réussites, Jacceus Joseph, ex-chef de cabinet d’Emmanuel Vertilaire, a démissionné pour devenir représentant du secteur paysan au Conseil Électoral Provisoire (CEP). Sa nomination, recommandée par l’organisation paysanne RENAPA, proche de Moïse Jean-Charles, est perçue comme un coup de maître. Avec un allié personnel si proche des rouages électoraux, Jean-Charles Moïse s’assure une position stratégique clé à l’approche des prochaines élections présidentielles, où il est attendu comme candidat.
En plus de ces succès, Jean-Charles Moïse renforce son influence dans le gouvernement en obtenant le contrôle du ministère de l’Agriculture, ainsi que la nomination de son directeur général. Il poursuit également des négociations pour diriger divers organismes autonomes et déconcentrés, consolidant ainsi son emprise sur plusieurs secteurs clés de l’administration haïtienne.
De plus en plus populaire et influent, l’ancien sénateur Jean-Charles Moïse s’impose comme une force incontournable dans la course à la présidence. Son habileté à tisser des alliances et à placer ses fidèles dans des postes stratégiques laisse présager une candidature solide, avec des bases institutionnelles déjà en place pour surveiller de près les évolutions au CEP.
Fort de son influence croissante, Jean-Charles Moïse apparaît aujourd’hui non seulement comme un candidat sérieux, mais aussi comme un fin tacticien politique, capable de tirer parti des complexités du pouvoir en Haïti. Alors que le pays se prépare à une nouvelle élection présidentielle, il semble bien que l’ancien sénateur ait déjà pris une longueur d’avance.