Dans un contexte de précarité et de vulnérabilité croissante, l’ONG CERHAM/CEROHAMBRE tire la sonnette d’alarme quant à la propagation alarmante du VIH dans les Caraïbes, notamment en Haïti. Le taux de prévalence du VIH dans ce pays est préoccupant : selon des données de Wikipedia, Haïti représente à elle seule 48 % des cas de VIH dans les Caraïbes, soit plus du double de celui de la République dominicaine et quatre fois celui de la Jamaïque. Les jeunes et les femmes haïtiennes sont particulièrement vulnérables et figurent parmi les groupes les plus touchés par ce fléau.

En République dominicaine, la situation est également préoccupante. Selon Listín Diario, des milliers de personnes, dont des migrants haïtiens, des travailleurs du sexe, des hommes ayant des relations avec des hommes, et des personnes transgenres, ont subi des tests de dépistage du VIH. Les résultats obtenus témoignent de la nécessité d’une vigilance accrue dans la lutte contre la propagation de ce virus.

En outre, 25 213 femmes enceintes ont été testées pour le VIH, soit 69,7 % de l’objectif fixé qui était d’atteindre 36 165 femmes. Ce bilan reflète un effort significatif, mais montre aussi que le travail reste à faire pour atteindre une couverture complète des populations à risque. Actuellement, 55 197 personnes reçoivent un traitement antirétroviral en République dominicaine, parmi lesquelles 178 femmes enceintes. Ces chiffres représentent 81,5 % de l’objectif établi, dont la cible était de traiter 67 733 patients.

Face à ces statistiques alarmantes, Madre Bethie Louis Jeune, CEO et présidente de CERHAM/CEROHAMBRE, a pris la parole dans un entretien avec la rédaction de TRANSPARANS. Selon elle, l’État haïtien doit impérativement créer des conditions permettant aux citoyens haïtiens de mieux se protéger contre le VIH. Elle appelle notamment à un renforcement des campagnes de prévention et à l’amélioration de l’accès aux services de santé pour éviter une aggravation de la situation sanitaire du pays.

Madre Louis Jeune insiste également sur la vulnérabilité des Haïtiens vivant en République dominicaine, où de nombreux migrants se retrouvent dans une situation de précarité extrême. “Beaucoup d’entre eux se livrent à la prostitution pour survivre, en particulier à Saint-Domingue. Il est essentiel que ces personnes puissent accéder à des informations et des services pour se protéger contre le VIH”, a-t-elle souligné. Cette réalité tragique rappelle l’importance de déployer des efforts de prévention, notamment dans les zones où les migrants sont exposés à des risques sanitaires élevés.

CERHAM/CEROHAMBRE, organisation américaine non gouvernementale qui soutient les enfants, les migrants et les agriculteurs, est à la pointe de cette lutte dans les Caraïbes. Elle agit aux côtés de la Congrégation des Filles Missionnaires de la Providence/SAMARITANA, qui partage les mêmes objectifs de soutien aux plus vulnérables. Ensemble, ces deux organisations redoublent d’efforts pour sensibiliser et protéger les populations à risque, en particulier les communautés marginalisées et isolées.

La situation du VIH en Haïti et en République dominicaine rappelle l’importance d’une réponse coordonnée à l’échelle régionale. Pour Madre Bethie et ses partenaires, il est essentiel que les États caribéens et la communauté internationale se mobilisent davantage pour financer la prévention, l’accès aux traitements, et l’accompagnement des personnes vivant avec le VIH. Une approche solidaire et intégrée pourrait ainsi contribuer à freiner la progression de l’épidémie et améliorer les conditions de vie des personnes les plus vulnérables.

Dans ce contexte de crise sanitaire et de fragilité socio-économique, la voix de CERHAM résonne comme un appel urgent à l’action. La lutte contre le VIH ne saurait être menée efficacement sans la coopération de tous les acteurs concernés. La prévention et le traitement sont non seulement des droits, mais également des impératifs humanitaires pour protéger les vies et assurer un avenir meilleur aux populations caribéennes les plus touchées par cette pandémie.