En Haïti, alors que l’insécurité gangrène le quotidien des citoyens, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) semble davantage préoccupé par des querelles internes et des luttes de pouvoir que par la mise en place de solutions concrètes pour soulager la population. Une situation qui révèle un décalage alarmant entre les priorités des dirigeants et les besoins du peuple haïtien.

L’éviction récente de l’ex-Premier ministre Garry Conille en est une illustration flagrante. Sa faute ? Avoir refusé de céder aux exigences du CPT, notamment en ce qui concerne le contrôle des ministères régaliens et des directions générales stratégiques de l’administration publique. En plaçant l’intérêt institutionnel et l’équilibre gouvernemental au-dessus des ambitions de quelques-uns, Conille a provoqué l’ire des membres du CPT, qui se sont empressés de le remplacer.

Son successeur, Alix Didier Fils-Aimé, s’est empressé de concéder aux demandes du CPT, leur permettant d’obtenir la majorité des ministères régaliens. Mais loin d’apaiser les tensions, cette soumission n’a fait qu’attiser la soif de pouvoir au sein du Conseil. Désormais, les membres du CPT se disputent férocement les directions générales les plus lucratives et stratégiques. Certains conseillers, peu soucieux de l’intérêt collectif, souhaitent accaparer le maximum de postes, laissant derrière eux un champ de bataille politique où règne la division.

Pendant ce temps, Haïti s’enfonce dans le chaos. Les problèmes sécuritaires s’aggravent, les citoyens vivent dans une peur constante, et l’économie s’effondre. Pourtant, les membres du CPT, eux, continuent de se gaver de privilèges scandaleux : carburant, frais de fonctionnement exorbitants, résidences secondaires financées par l’État et un salaire astronomique, puis cinq millions de gourdes par mois pour des “services d’intelligence” qui n’apportent aucune solution tangible à la crise sécuritaire. Où est la justice pour le peuple haïtien, qui ne réclame que la paix et une gouvernance responsable ?

Ce spectacle d’indécence et de mépris pour le bien commun illustre l’échec des élites politiques à se hisser au niveau des enjeux nationaux. Alors que la population souffre, les dirigeants se perdent dans des intérêts mesquins, incapables de répondre aux attentes d’un peuple qui réclame désespérément des solutions concrètes.

Le CPT doit se ressaisir. Le peuple haïtien mérite mieux. Il est temps de cesser ces luttes intestines, de renoncer à ces privilèges outranciers et de replacer l’intérêt national au cœur des préoccupations. Messieurs, dames, l’histoire retiendra vos actions, et le peuple n’oubliera pas votre trahison. Agissez enfin pour Haïti, pour sa sécurité et pour son avenir.