Dans une intervention sur les ondes de Radio Caraïbes, au micro de Jean Georges Blaise, le Sénateur Amos André a exprimé de vives critiques à l’encontre du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et des autorités en place, tout en réagissant aux récents propos polémiques du Président français Emmanuel Macron. Ce dernier avait qualifié les membres du CPT de “cons”, une déclaration qui a suscité une onde de choc dans le débat politique haïtien.
“Quand on ne se respecte pas soi-même, on ne peut pas exiger le respect des autres”,a martelé l’ancien Sénateur, pointant du doigt les dysfonctionnements institutionnels et la gestion actuelle de la transition politique. Selon lui, la composition même du CPT, avec ses neuf membres, reflète un manque de bon sens. “Les membres du Conseil savent qu’ils ne résoudront rien à la tête du pays”, a-t-il poursuivi.
Amos André a également dénoncé la répression des manifestations populaires, évoquant l’utilisation systématique de gaz lacrymogènes face à des revendications légitimes. Pour lui, cette situation est un symptôme du mépris des autorités envers la population haïtienne.
Le Sénateur a rappelé que le “Congrès de Ouanaminthe” avait publié un communiqué pour dénoncer la création du CPT, qu’il juge inadapté pour résoudre la crise politique. Selon lui, il est impératif de revenir à la Constitution de 1987, seul cadre légal capable de sortir le pays de l’impasse actuelle.
Réagissant encore aux propos du Président Macron, Amos André a regretté le ton employé, qu’il a qualifié de colonialiste. Cependant, il a admis que le Président français avait touché un point sensible : “Même les membres du CPT savent qu’ils n’ont pas de plan et qu’ils ne mèneront le pays nulle part”.
Pour Amos André, la frustration du peuple haïtien est légitime. “Les autorités ne prennent aucune mesure concrète. Nous devons mettre à la tête du pays des personnes compétentes et capables de travailler”, a-t-il affirmé.
Le Sénateur a également critiqué la tendance des autorités à chercher l’intervention de forces étrangères au lieu de privilégier un dialogue national. “Cela ne donnera aucun résultat”, a-t-il déploré. Selon lui, seule une démarche basée sur un dialogue sincère peut ouvrir la voie à une reconstruction d’Haïti.
En conclusion, Amos André a lancé un appel à une remise en question collective : “Faisons un mea culpa et empruntons le chemin du dialogue pour construire une nouvelle Haïti”.Il a aussi souligné qu’après des événements tragiques comme le massacre de Pont-Sondé, les membres du CPT auraient dû démissionner par souci de conscience.
Pour le Sénateur, la crise de sécurité qui secoue le pays reste une responsabilité directe du gouvernement, qui doit agir rapidement pour trouver des solutions à travers des discussions inclusives. “Nous devons absolument trouver des solutions durables par le dialogue”, a-t-il conclu.
