Femmes haïtiennes : victimes et bourreaux?

Dans toutes les sociétés dites modernes, le combat se fait, entre autres, sur le respect de la valeur humaine, plus précisément celle des femmes (égalité des genres). D’autant plus, c’est déjà une prérogative constitutionnelle pour certains pays ou territoires.

En Haïti, les femmes sont à la fois victimes et bourreaux. Le respect de la personne humaine notamment celui des femmes est une lutte incessante. On en parle partout. Tout le monde essaie de jouer leur partition dans ce combat. En Haïti, depuis la montée en puissance des DJs « Disc jockeys » et du RABODAY, des artistes chantent, la tête altière des chansons composées de paroles insensées mettant nue la valeur de nos vaillantes femmes haïtiennes, qui, de part leurs efforts, leurs rares qualités et leurs sens de responsabilité aiguisée, méritent pourtant d’être protégées, honorées, respectées…
En dépit des efforts consentis par des organisations de la société civile et des organisations féministes pour faire respecter la valeur humaine et la dignité de la femme en général et en particulier celles d’Haïti, des pseudos artistes disent, sans gêne aucune, n’importe quoi dans leur MIXTAPE, dans leurs chansons. De tel comportement, ne fait que saper les efforts de ceux qui croient toujours dans le respect de la personne humaine, notamment des femmes.

Ils sont de plus en plus nombreuses les soi-disant musiques, les chansons, les mixtapes qui écornent l’image de la femme haïtienne, moteur du développement et de la reconstruction.Nonobstant, le ministère des Affaires sociales et du travail, de la culture ont fait fi de cette inextricable situation. Et la dégringolade continue!

Aussi étonnant que cela puisse paraitre, ces chansons composées en grande partie des paroles « malsaines », qui augmentent la vulnérabilité des femmes haïtiennes, sont généralement très appréciées par ces dernières.Dommage ! Un simple coup d’œil sur des programmes organisés par les disc-jockeys (Dj) ,que ce soit en plein air , dans les night-clubs, ou ailleurs vous donnera immédiatement une idée.

Vous voyez que ce sont les femmes qui chantent à l’unisson et à haute voix ces genres de musiques qui vont surtout à l’encontre de leurs valeurs: “Pou yon pen ak manba fè wana mache….pa dim pat di moun si manze se yon rat, sete yon bouzen, pile madanm mwen pa pile tenis mwen. Manzè se fanm gran ravinn (sens figuré)…”
En panne d’inspiration, certains artistes qui ont une soif inextinguible de se faire paraitre ont pris pour cible la femme haïtienne. Sur ce, l’on se demande : Faut-il réduire la femme haïtienne à sa plus simple expression en tant qu’artiste pour être visible? Je ne pense pas. Les femmes qui chantent et qui dansent les chansons émaillées de paroles malsaines, grossières pouvant porter atteinte à leur dignité sont-elles conscientes?

Si d’un côté, le ministère à la condition féminine fait de plus en plus d’ efforts considérables pour que la valeur des femmes haïtiennes soient respectées; De l’autre côté, une poignée d’artistes semblent ignorer complètement ce travail. S’il est vrai que la femme haïtienne est victime de la méchanceté, de l’irrespect de certains artistes qui cherchent à se faire remarquer, elle peut être également considérée comme des bourreaux vu le comportement affiché par une frange que ce soit dans la capitale ou dans les villes de provinces.

En définitive, la valeur des femmes haïtiennes est en grand danger. Mais, à qui incombe cette responsabilité?