Nous marchons lentement vers le 7 février 2021. Le compte à rebours va commencer. Le pouvoir se met déjà en ordre de bataille avec la publication du décret portant création de l’Agence nationale d’intelligence (ANI) et celui du renforcement de la sécurité, deux outils de répression à peine voilés qui auront pour seule mission de traquer les opposants politiques.
L’opposition plurielle, de son côté, cherche désespérément depuis plusieurs mois une alternative pour présenter un front uni à la population et à la communauté internationale qui, depuis les élections du 3 novembre dernier aux États-Unis, vacille dans ses positions. Certains osent dire que les lignes ont bougé, mais rien n’est encore joué d’avance.
Le président de la République semble douter un peu du support des amis de la communauté internationale en raison de leurs positions exprimées par rapport à la publication de ses deux derniers décrets vivement contestés a lancé cette semaine un appel à l’Organisation des États américains (OEA), à l’Union européenne (UE), entre autres, pour venir en aide au Conseil électoral provisoire (CEP) qui stagne en eaux troubles également avec sa double mission.
Dans cette perspective, le ministre des Affaires étrangères et des cultes, M Claude Joseph, a publié sur twitter le contenu de sa conversation avec le secrétaire général de l’OEA, Luis Almagro, qui, selon lui, a réaffirmé son soutien aux projets phares du gouvernement pour cette nouvelle année. Tout ceci pour montrer qu’en dépit des positions contraires, des critiques que le pouvoir a toujours des amis fidèles à sa cause.
L’opposition qui se fait toujours attendre dans sa quête d’unification, a annoncé pour bientôt la publication d’un nouveau calendrier de mobilisation populaire pour forcer le président à respecter l’échéance du 7 février 2021, ce, en conformité avec la constitution de 1987 amendée.
Les prochains jours pourraient être très mouvementés. Le président Jovenel Moise malgré son échec cuisant et sa gestion calamiteuse n’a jamais manifesté aucune envie de quitter le pouvoir même au prix du sang. L’opposition politique aussi émiettée qu’elle puisse être se radicalise de plus en plus sur la question du 7 février 2021. Quelle issue ?
Une bataille sur deux fronts
L’année 2021 sera très décisive pour le régime PHTK. L’exécutif mènera sûrement une bataille sur deux fronts. D’abord, ils doivent lutter pour rester au pouvoir en vue d’assurer la continuité du régime qui a outrepassé de toutes les promesses de campagne. Ensuite, de réussir la réforme constitutionnelle et réaliser les prochaines joutes électorales, un moyen sûr pour se pérenniser au pouvoir, puisque, le président avait déclaré dans l’une de ses déclarations que personne ne pourra lui enlever le pouvoir.
Le peuple ?
Ce régime échoué et l’opposition désorganisée et divisée s’apprêtent à livrer une bataille à partir du 7 février prochain pour la prise du pouvoir.
Le régime PHTK qui ne fait qu’aggraver le sort de la masse défavorisée (économie exsangue, montée de l’insécurité, dégradation accélérée de la gourde, migration excessive des jeunes cadres, multiplication et protection des gangs armés…) pendant son règne veut ipso facto rester au timon des affaires du pays.
L’opposition démocratique dont plusieurs de ses membres occupaient jadis des postes clefs que ce soit dans les transitions antérieures ou dans les pouvoirs issus des élections « démocratiques » veulent refaire surface pour continuer de s’enrichir au détriment de la masse. Donc, des deux côtés le mal est infini.
L’intérêt collectif n’est pas une priorité. A quand la vraie bataille populaire ?