À l’instar de la Fédération des Barreaux d’Haïti (FBH), l’homme de loi et représentant de cette structure au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), Me. Evens Fils, a décliné l’invitation de la Primature à participer à la réunion par visioconférence sur la nouvelle rentrée judiciaire du lundi 3 octobre en cours. Dans sa lettre, l’avocat a sévèrement taclé le Premier Ministre qu’il invite à la démission.
Le 3 octobre 2022 marquera la nouvelle rentrée judiciaire. En conséquence, le Premier Ministre haitien, Ariel Henry avait invité la FBH à une rencontre, le 30 septembre dernier par visioconférence aux fins de planifier cet événement. La FBH avait rejeté catégoriquement l’invitation tout en recadrant le locataire de la Primature. Quand au représentant de cette structure au CSPJ, Evens Fils, il a pris son temps de répondre personnellement le PM de facto pour lui reprocher son maladresse tout en l’invitant à jeter l’éponge.
Le bâtonnier de l’ordre des avocats de Fort-Liberté n’a pas mis de gant pour remettre le Premier Ministre à sa place. Dans sa lettre responsive, le 30 septembre dernier, Me. Evens Fils, a tenu à rappeler au docteur Henry, les conséquences de ses mauvaises combines sur le fonctionnement du système judiciaire Haïtien. Il questionne la rentrée judiciaire dont parle, M. Henry, dans un contexte où le Tribunal de première instance de Port-au-Prince est dysfonctionnel à cause qu’il soit pris en otage par des gangs armés depuis plus d’un an. Que des avocats ont fermé leur cabinet et réfugié à l’étranger. Que des prisonniers pourrissent en prison à cause de la radicalisation du phénomène de détention préventive prolongée. Que des assises criminelles ne puissent avoir lieu. Que des commissaires de Gouvernement rentrent en grève. Que la DCPJ multiplie des arrestations illégales. Que la cour de cassation n’a que trois juges. Que les droits humains soient violés comme on respire. Que la liberté de circuler soit banalisé. Et que les mandats des juges soient méprisés par l’executif.
Il dénonce par ailleurs l’immixion illegale et desordonnée du Premier Ministre dans le processus du renouvellement des mandats des juges de la cour de cassation. L’homme de loi précise en outre que le pays est à l’agonie et ne peut, par conséquent avoir de cérémonie dans un contexte où des malades meurent par faute d’oxygène et d’energie dans les hopitaux. Dans une période ou l’inquietude et la faim devient le bonjour du peuple Haïtien. Dans un moment de chaos où il ne fait aucune preuve de volonté de revenir à l’ordre démocratique. Fort de ce qui précède, le bâtonnier, conseille la démission à Ariel Henry et lui rappelle que seul un consensus inclusif, responsable transparent et desinteressé peut sauver le peuple Haïtien.