La nomination des directeurs généraux des organismes autonomes et déconcentrés est en suspens, non pas en raison d’un manque de candidats compétents, mais à cause d’un bras de fer entre les membres du Conseil présidentiel de transition (CPT). Incapables de s’entendre sur la répartition de ces postes.

Avant même d’engager des discussions avec le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, les conseillers présidentiels sont absorbés par des négociations internes visant à placer leurs alliés à la tête des organismes publics. Ce marchandage politique, motivé par des intérêts partisans, met en péril l’efficacité de l’administration et affaiblit encore davantage l’État haïtien.

Derrière ces désaccords, se cache une lutte acharnée pour le contrôle des finances publiques et des leviers de pouvoir. Chaque conseiller cherche à s’assurer une influence sur des institutions clés, au détriment de la stabilité et du bon fonctionnement de l’État.

Les revendications témoignent de cette course au positionnement :
Smith Augustin (RED et Compromis Historique) veut s’assurer le contrôle du FNE, du SNGRS, de l’OFNAC, de l’ONM et de LEH.

Fritz A. Jean (Accord Montana), qui détient déjà la DGI et le PNCS, réclame l’AGD, le FNE, la SONAPI et le BMPAD.

Emmanuel Vertilaire ( Pitit Dessalines) cherche à contrôler l’AGD, la DINEPA et l’OFNAC.

Leslie Voltaire ( Fanmi Lavalas) , président du CPT, vise l’EDH, le BMPAD et le FER.

Laurent Sy-Cyr (Secteur privé des affaires) concentre ses ambitions sur l’ONA et le FAES.

Louis Gérald Gilles (Accord du 21 décembre) revendique l’OFATMA, le SNGRS et la SONAPI.

Frinel Joseph (Société civile et Diaspora) cherche à s’approprier l’OAVCT, en plus du CAS qu’il contrôle déjà.

Regine Abraham (Société civile) veut l’ONI et l’AAN.

Edgard Leblanc (Accord du 30 janvier) convoite seulement l’APN.

De son côté, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé tente d’avoir son mot à dire en réclamant 19 directions générales, parmi lesquelles l’OAVCT, le SNGRS, le BMPAD et l’UCREF. Toutefois, son influence semble limitée face à un CPT qui privilégie les négociations internes plutôt qu’une approche concertée avec la Primature.