85% de la population carcérale sont en situation de détention préventive prolongée affirme le Bureau intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH) qui se montre très préoccupé par cette situation susceptible de fragiliser l’État de droit dans le pays.
Le dilemme de la détention préventive prolongée prend le large dans les différents centres carcéraux du pays ces derniers mois. Selon le Bureau intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH) le nombre des personnes en détention préventive prolongée en Haïti est passé de 76 à 85 % pour la période allant de juin 2020 à mars 2021.
« Le pourcentage des personnes en détention préventive prolongée dans les prisons en Haïti est passé de 76 à 85 % entre juin et mars 2021 », annonce le BINUH dans un tweet. Le BINUH interpelle par ailleurs les autorités compétentes afin qu’elles règlent cette situation qui constitue un traitement inhumain et dégradant de la personne.
La détention préventive prolongée dans les prisons haïtiennes menace les fondements même de l’État de droit, souligne le BINUH qui alerte les autorités concernées à prendre des mesures pour réduire la population carcérale.
La réduction du nombre de personnes en détention préventive prolongée est l’une des priorités de l’actuel gouvernement. Les autorités judiciaires ont, à chaque fois, annoncé toute une pléiade de mesures pour tenter de réduire le nombre.
À défaut d’une possible réduction le Bureau intégré des Nations-Unies en Haïti dit constater une nette augmentation de ce groupe de personnes en situation irrégulière dans les prisons. Ce nombre pourrait toutefois se multiplier puisque les magistrats ont entamé, depuis plusieurs semaines déjà, une grève générale illimitée pour protester contre la mise en retraite forcée des juges de la Cour de cassation, une décision vivement contestée par quasiment toutes les couches vives du pays.