Le Bureau intégré des nations-unies en Haïti (BINUH) a présenté cette semaine son traditionnel rapport de 120 jours au secrétaire général des nations-unies, dans lequel il infome ledit secrétaire de l’incapacité du gouvernement à lutter contre les enlèvements et la montée de la criminalité au pays. Ils ont mis l’accent également sur la dégradation de la situation sociopolitique et économique du pays.
Haïti se préparait à franchir plusieurs étapes politiques majeures prévues en 2021, notamment la tenue d’un référendum constitutionnel et d’élections législatives municipales, locales et présidentielles. Dans ce contexte, les divisions du corps politique se sont encore creusées pendant les derniers mois de la période considérée. Le Président Moïse a continué de gouverner par décrets en l’absence d’un pouvoir législatif opérationnel, tandis que certains groupes politiques et groupes de la société civile lui ont demandé à plusieurs reprises de démissionner le 7 février 2021 au plus tard. Malgré la polarisation persistante de la classe politique, différents acteurs politiques, sociaux et économiques qui souhaitent trouver un terrain d’entente ont continué de s’employer à parvenir à un consensus, sans résultats concrets jusqu’ici”, informe le bureau intégré des nations-unies.
“S’ajoutant à ces tensions politiques, la dégradation de la situation de sécurité et notamment l’incapacité du Gouvernement à lutter contre les enlèvements et la montée
de la criminalité ont suscité l’inquiétude de la population et alimenté les manifestations antigouvernementales”a -t-il souligné.
Les principaux projets de Jovenel Moïse sont pointés du doigt
En plus de peindre un tableau politique très sombre, le BINUH a tenu plus loin à rappeler à son supérieur les différents projets contestés de Jovenel Moïse. Le Gouvernement a adopté un budget de 3,6 milliards de dollars et établi des plans pour la tenue d’un référendum constitutionnel et d’élections en 2021, tandis que plusieurs nouveaux partis et plateformes politiques ont vu le jour, dans certains cas avec le soutien de la société civile et du secteur privé. Une grande partie de ces nouvelles entités semblaient chercher les moyens de former un consensus pour faciliter les différents processus électoraux de 2021, mais d’autres ont rejeté toute forme de dialogue avec le gouvernement Moïse.
Ce rapport de plus d’une dizaine de pages a également pris en compte l’insécurité, l’état de droit, le droit de la personne et le taux de chômage entre autres.