Si d’un côté les Etats-Unis d’Amérique mettent la pression pour que les élections législatives soient organisées au plus tard en janvier prochain, de l’autre côté l’ambassadeur de l’Union européenne à Port-au-Prince a déclaré que les conditions ne sont pas réunies pour la tenue des élections en Haïti.


L’organisation des prochaines élections en Haïti représente une pomme de discorde au sein de la communauté internationale. Les violons ne s’accordent pas. Si certains pays, parmi lesquels les Etats-Unis supportent corps et âme le processus électoral et mettent la pression pour qu’elles soient réalisées le plus vite que possible afin non seulement de renouveler le personnel politique haïtien, mais aussi pour retourner à l’ordre constitutionnel.


D’autres, en revanche, émettent des doutes et des réserves concernant la tenue des prochains scrutins. C’est le cas d’un diplomate français et de l’ambassadeur de l’union européenne à Port-au-Prince, Sylvie Tabesse, qui a, sans langue de bois, déclaré hier matin au micro de Wendell Theodore que les conditions ne sont pas réunies pour la tenue des élections. Cette inquiétude est due en raison de la dégradation du climat sécuritaire. 


« Si vous voulez que les prochaines élections soient crédibles, honnêtes, inclusives et démocratiques, vous devez travailler davantage. Car le climat n’est pas favorable » a martelé Madame Tabbesse, pointant du doigt la recrudescence des actes d’effervescence». Toute élection qui serait tenue dans un tel contexte d’agitation ne favoriserait pas l’accès aux bureaux de vote », a-t-elle poursuivi.


Il faut rappeler que l’UE supporte toujours, d’une façon ou d’une autre, les élections en Haïti. Cette fois, sa représentante dit attendre les réactions des autorités haïtiennes par rapport à ses recommandations avant de décider de s’engager dans le processus très décrié par plusieurs groupes de la société civile et politique.