Plusieurs archidiacres de l’Église Épiscopale d’Haïti (EEH) condamnent avec fermeté l’intervention de la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) dans les locaux du bureau diocésain à Pétion-ville le week-end dernier. Les archidiacres se questionnent sur l’objectif précis de la justice haïtienne qui traite de de façon partiale le dossier. En conséquence, ils appellent à l’ouverture d’une enquête pour déterminer la destination des objets pris au bureau du diocèse tout en dénonçant, ce qu’ils appellent, une sorte de persécution de l’institution.
Dans une note publiée, le 24 septembre 2022, les archidiacres de l’EEH ont exprimé leur mécontentement face à l’intervention de la DCPJ au siège central de l’Église anglicane d’Haïti à Pétion-Ville. Selon les ordonnés, les représentants de la DCPJ n’avaient aucun mandat de perquisition et, malgré tout, ont emporté des documents importants de l’institution tout en procédant à l’arrestation de deux employés. Pour l’heure, font-ils savoir, le bureau est dysfonctionnel et exigent du Ministre de la justice l’ouverture d’une enquête aux fins de déterminer la destination des documents emportés et identifier les personnes ayant accompagné les policiers de la DCPJ lors de cette intervention.
Par ailleurs, ils disent reconnaître l’implication de la franchise de l’institution dans le trafic illicite d’armes à feu et de munitions dans le pays. À ce sujet, ils attendent la justice. Toutefois, ils fustigent la justice haïtienne qui traine les pieds dans l’affaire et qui n’arrive pas, jusqu’ici, à identifier les coupables. Une telle manière d’agir, critiquent les prêtres archidiacres, met en danger la vie des episcopaliens y compris les institutions appartenant à l’Église.
Plus loin, ils promettent de collaborer afin que toutes personnes impliquées dans ce dossier soient jugées et condamnées. Rappelant les multiples contributions sociales de l’institution, les signataires de la note appellent à la cessation de la persécution contre l’EEH.
Rappelons dans la foulée qu’un mandat d’amener a été décerné contre le président du comité permanent, Jean Mardoché Vil. Un mandat estimé illégal par le cabinet Madistin qui exige à son tour que le Parquet accorde sursis à ce mandat. D’autre part, le père Frantz Cole est toujours en détention et le directeur du Collège Saint-Pierre, également curé de la paroisse épiphanie, Fritz Desiré, est toujours en cavale.