Le kidnapping : un instrument de l’exécutif haïtien

L’État haïtien qui cautionne le kidnaping dans le pays n’a aucune volonté de contenir ce fléau selon Gédéon Jean. Il est une manoeuvre mise en oeuvre par l’exécutif à des fins électoralistes et criminelles tout en permettant au pouvoir de controler 80% de l’électorat.

Le dirigeant du CARDH n’a pas utilisé la langue de bois pour clouer au pilori le pouvoir en place. Selon Gédéon Jean, l’État haitien est pris en otage par deux bandits qui font de lui un État délinquant. D’après l’homme de loi, le kidnapping qui terrorise la population est une stratégie politique des actuels dirigeants du pays construit à des fins électoralistes et criminelles.

M. Jean n’a pas mis de l’eau à la bouche pour soutenir qu’en moyenne le pouvoir controle 80 % de l’électorat à partir du G9 (environ 30 %), le BSAP, les délégations et les vices délégations. Le protecteur des droits de l’homme martèle plus loin que l’exécutif est au courant du lieu de séquestration des kidnappés et ne fait rien à cet effet sinon annoncé des mesures cosmétiques pour faire de la plaisanterie.

Fort de cela et suivant l’ampleur que prend ce phénomène inquiétant, le CARDH invite la population à utiliser toutes les voies légales pour protester contre l’instauration de la criminalité dans le pays. Annoncant que le kidnapping a un aspect politique, économique et de violation de droits humains, supporté, bien sûre, par le gouvernement, M. Jean conclut que les hommes au pouvoir exploitent la vulnérabilité des gens.

Par ailleurs, il annonce un bilan mensuel de la cellule d’observation contre la criminalité. Selon le CARDH, la cellule d’observation contre la criminalité a recensé 50 cas de kidnapping dans le pays pour le mois de février contre 60 pour le mois de janvier. Ce fléau qui a fait sa genèse, dit-il, en 1996. Il a connu une hausse en 2004 et prend sa vitesse de croisière à la fin de l’année 2020. Sur les 796 cas recensés le long de l’année, 565 ont été executés au dernier trimestre de 2020.