Plus de deux mois se sont écoulés depuis que Didier Fils-Aimé a été investi dans ses fonctions de Premier Ministre, avec pour mission de redresser la situation préoccupante en Haïti. Pourtant, force est de constater que le pays semble s’enliser davantage dans une crise multidimensionnelle, marquée par une insécurité grandissante, une corruption endémique et un manque de vision claire pour l’avenir.

Lors de sa prise de fonction, le Premier Ministre avait promis de rétablir la paix et de créer un climat propice à l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles, ainsi qu’à la tenue d’un référendum. Cependant, ces promesses semblent aujourd’hui bien lointaines. Les gangs armés continuent de sévir en maîtres absolus, semant la terreur dans les rues et plongeant la population dans un état de peur permanente. Malgré les déclarations d’intention, aucun plan de sécurité concret n’a été mis en place pour endiguer cette violence.

Au lieu de renforcer les institutions clés comme la Police Nationale d’Haïti (PNH), les Forces Armées d’Haïti (FAd’H) et les services de renseignement, le gouvernement de Didier Fils-Aimé semble prioriser des dépenses jugées peu urgentes, comme les festivités carnavalesques. Alors que la population réclame des mesures fortes pour lutter contre l’insécurité et la corruption, ces choix budgétaires soulèvent des questions sur les réelles priorités du gouvernement.

La corruption, quant à elle, reste un fléau majeur. Elle gangrène l’administration publique et empêche toute véritable réforme. Aucune action significative n’a été entreprise pour récupérer les fonds détournés ou pour sanctionner les responsables. Cette impunité généralisée nourrit un sentiment de désespoir au sein de la population, qui ne voit aucune amélioration à l’horizon.


En outre, l’absence d’une politique jeunesse claire et structurée témoigne de l’amateurisme qui semble régner au sein de ce gouvernement. Les jeunes, qui représentent pourtant l’avenir du pays, sont laissés pour compte, sans perspectives ni opportunités. Cette négligence risque d’aggraver encore davantage les tensions sociales et de pousser une génération entière vers l’exil ou la délinquance.

Face à cette situation alarmante, il est urgent que la classe intellectuelle et les forces vives de la nation se mobilisent pour prendre en main le destin du pays. Haïti ne peut plus se permettre d’attendre. Il est temps d’agir avec détermination et lucidité pour sortir de cette spirale infernale et construire un avenir meilleur pour tous.

En conclusion, le gouvernement de Didier Fils-Aimé, malgré ses promesses initiales, semble loin d’avoir répondu aux attentes du peuple haïtien. La paix et la stabilité restent des objectifs inatteignables dans un contexte marqué par l’insécurité, la corruption et l’absence de vision stratégique. Il est plus que jamais nécessaire que les Haïtiens se rassemblent pour exiger des changements profonds et durables, afin de redonner à leur pays la dignité et l’espoir qu’il mérite.

Edouard Poloche, Juriste
Polocheedouard90@gmail.com
Tel:+5094117 3393/44 15 1803