Haïti, une nation riche en ressources naturelles et dotée d’une résilience extraordinaire, est devenue un prix convoité pour les puissances étrangères. Depuis des décennies, celles-ci exploitent sans relâche les ressources du pays, le laissant lutter pour survivre. Cette relation exploiteuse rappelle l’image d’une vache précieuse traitée à sec par plusieurs fermiers qui ne se préoccupent nullement de son bien-être. Le peuple haïtien, pourtant propriétaire légitime de cette “vache”, peine à tirer profit de ses propres ressources. Pendant ce temps, des puissances étrangères, se faisant passer pour des bienfaiteurs, profitent de la vulnérabilité d’Haïti, perpétuant un cycle sans fin d’exploitation.

Les États-Unis, la France et le Canada sont des exemples flagrants de ces exploitations continues. Ces nations puisent dans les ressources précieuses d’Haïti, telles que l’or, le cuivre, et d’autres matières premières, sans fournir en contrepartie une aide significative ou des retombées économiques bénéfiques pour le pays. Leurs actions sont souvent justifiées comme étant des formes “d’aide humanitaire” ou des “investissements”, mais leur véritable objectif demeure égoïste et profite exclusivement à leurs propres intérêts.

Les réserves pétrolières d’Haïti, estimées à plusieurs milliards de dollars, sont également exploitées sans compensation adéquate. Pendant ce temps, la communauté internationale ferme les yeux sur les graves abus des droits de l’homme qui sévissent dans le pays. Exploitation sexuelle, violence et déplacements forcés ne suscitent que peu d’indignation de la part des puissances dominantes, qui continuent à tirer profit d’une nation affaiblie.

La décision des Nations Unies d’envoyer des troupes en Haïti a également suscité de nombreuses interrogations. Le Kenya, un pays africain en développement, a pris la tête de cet effort, ce qui soulève des doutes sur les véritables motivations derrière cette initiative. Les analystes suggèrent que diriger cette mission pourrait permettre au Kenya de bénéficier d’une formation spécialisée, de matériel, ainsi que de divers avantages financiers. En effet, le parlement kényan a exigé 241,4 millions de dollars pour préparer 1 000 officiers à ce déploiement, une somme qui a surpris plus d’un observateur international.

La mission en Haïti comprend des soldats venant non seulement du Kenya, mais aussi de la Jamaïque, des Bahamas et d’Antigua-et-Barbuda. La question persiste : quel est leur véritable motif ? S’agit-il d’une aide sincère destinée à stabiliser un pays en crise ou est-ce une autre tentative de nations de tirer profit des ressources et de la fragilité d’Haïti ? L’approbation par le Conseil de sécurité des Nations Unies, malgré les réserves exprimées par la Russie et la Chine, n’a fait qu’ajouter aux craintes que cette intervention ne soit qu’une autre façade d’une stratégie géopolitique plus vaste.

Haïti n’est pas “la vache qui rit” — une caricature insouciante. Haïti est une nation souffrant des séquelles de siècles d’abus et d’exploitation. Il est grand temps que la communauté internationale reconnaisse la valeur d’Haïti, au-delà de ses ressources naturelles, et la traite avec respect et dignité. Haïti est une nation souveraine qui mérite le respect, la dignité et le droit à l’autodétermination.

Au lieu de perpétuer un cycle de dépendance et d’exploitation, la communauté internationale doit réfléchir à sa responsabilité envers Haïti. Il est impératif de passer de l’exploitation à un véritable soutien qui respecte la souveraineté du pays et place les intérêts de son peuple au centre des préoccupations. L’avenir d’Haïti dépend de cette reconnaissance de sa valeur intrinsèque et de l’utilisation de ses ressources pour son propre développement.

Le chemin vers la prospérité pour Haïti ne passera que par l’autodétermination et des partenariats équitables, débarrassés des chaînes de l’exploitation. Haïti a besoin de partenaires internationaux qui veulent vraiment soutenir son développement et non profiter de ses faiblesses. Pour cela, il est crucial de créer des alliances qui permettent aux Haïtiens de gérer leurs ressources, de décider de leur avenir et de construire un État capable de subvenir à leurs besoins.

Cesser d’exploiter Haïti, c’est aussi apprendre à respecter le courage, la culture et la résilience de son peuple. Haïti n’est pas une vache à traire, c’est une nation à part entière qui mérite de forger son propre destin.

Références:
¹ “Mission des Nations Unies en Haïti” (The Haitian Times)
² “Déploiement du Kenya en Haïti” (Global Policy Forum)

 

Samuel Georges