Haïti, la décente aux enfers !

Si on se fie au nombre de vehicules de transport dans les rues de la capitale, on croirait que tout va pour le mieux. Mais à constater le nombre d’écoles qui dispensent leur cours sur internet et les grandes entreprises forcées de réduire leurs effectifs ou tout simplement fermées leurs portes, on se dit bien que le pays n’est pas encore sorti de l’auberge…

Il est midi et 23 minutes, rue Roy, ou on retrouve deux restaurants… leurs portes sont grandes ouvertes mais les clients se font rare. L’un d’entre-eux, personnel réduit, uniquement une serveuse, de jolies tables, un téléviseur, mais les étagères sont quasiment vides, triste constat pour un week-end ou comme à l’accoutumée, cet espace est bondé de monde, chacun pour ses raisons, soit un rendez-vous professionnel ou un rencard.

Le constat est légèrement différent  pour l’autre restaurant situé au bout de la rue, de la musique, deux serveuses, et 6 clients…Tout semble parfait, jusqu’au moment ou l’un des responsables des lieux évoque la probabilité de fermer ses portes dans les jours à venir. “J’ai envie de rester dans mon pays et faire du business mais je suis terrifié par la peur. J’ai peur qu’un beau matin je ne sois pas dans les journaux dans les grands titres annonçant ma mort, qui sait, tout est devenu possible en Haïti. Tous les week-ends j’accueillais près de 50 à 60 clients, les activités marchaient bien, mais depuis peu, c’est la descente aux enfers, “kenbe map Kenbe”, je n’ai plus envie de continuer.”

Si tous les micro et macro entreprises du pays mettent la clé sous la porte, vous vous imaginez déjà le nombre de chômeurs qui viendront s’ajouter à la longue liste de ceux qui n’ont jamais eu la possibilité de mettre leur savoir au service de leur pays; en somme, l’insécurité, la crise humanitaire est belle et bien à nos portes….