Exécution de Jovenel Moïse : le Doyen du TPI toujours à la recherche d’un juge instructeur

Le dossier de l’assassinat de Jovenel Moïse, une patate chaude aux mains du Doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince. Me Bernard Saint-Vil accumule les refus. Au moins quatre juges d’instructeurs ont refusé d’instruire ce dossier.

Assassiné dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021 en son domicile privé, le dossier de l’ancien président de la République, Jovenel Moïse a été finalement transféré au cabinet d’instruction la semaine dernière pour les suites légales, environ un mois après.

Le Doyen du Tribunal de première instance de Port-au-Prince (TPI), Me Bernard Saint-Vil, a du pain sur la planche et devrait déployer le grand jeu. Les magistrats instructeurs se montrent très peu intéressés à instruire le dossier qui semble celui du siècle. Au moins quatre juges ont déjà refusé le dossier de l’ancien chef de l’État.

Le Doyen se veut rassurant et avait promis, le jeudi 5 août 2021, de rendre public le nom du magistrat qui sera chargé de l’instruction de ce dossier brûlant. Le responsable du TPI de Port-au-Prince n’a pas tenu sa promesse. “Le nom du juge qui sera chargé d’instruire ce dossier sera connu sous peu, au plus tard au cours de la journée de vendredi ” avait déclaré Me Bernard Saintvil. “Il s’agira d’un magistrat expérimenté et courageux” a-t-il ajouté.

Jovenel Moïse a été assassiné dans sa résidence privée à Pèlerin 5, dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021 par un commando Colombiens selon la version officielle. Il avait reçu au moins 12 balles au niveau la partie supérieure de son corps selon le directeur du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Pierre Espérance.

Un mois après, la Police nationale d’Haïti a procédé à l’arrestation de plus d’une cinquantaine de personne qui seraient impliquées dans ce dossier dont 18 anciens soldats de l’armée Colombienne. S’agissant des responsables de la sécurité presidentielle, ils ont été auditionnés, puis placés en isolement. Mais, le nom de l’auteur intellectuel du crime reste un secret pour la justice et pour la population un mois après.

Dans sa dernière déclaration dans la presse américaine, la veuve Martine Moïse avait sollicité l’aide de la justice internationale et d’une commission d’enquête internationale indépendante et impartiale pour faire lumière sur ce dossier. Preuve que l’ex-première dame de la République n’a pas confiance dans cet appareil judiciaire dont son mari défunt était le garant et selon plus d’un a largement contribué à son déclin.