Enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse : Me Bedford Claude demande des relevés d’appels téléphoniques à la Digicel

Le commissaire du gouvernement près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince a demandé, mardi, au président directeur général de la compagnie téléphonique de la Digicel de mettre à la disposition du Parquet de Port-au-Prince des relevés d’appels téléphoniques. Deux personnes sont concernées par cette démarche.

Le Parquet de Port-au-Prince suit les traces du rapport du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH).Le Commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Bedford Claude, a adressé une lettre au PDG de la Digicel dans laquelle il a demandé aux responsables de cette compagnie de mettre à la disposition du Parquet de la capitale des relevés d’appels téléphoniques allant du 1er au 15 juillet 2021.

“Le Commissaire du gouvernement près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince vous présente ses compliments et vous demande d’acheminer en son Parquet les relevés d’appels téléphoniques passés entre les numéros suivants : 509 38767107 et 509 37322076 appartenant respectivement à M.Joseph Felix Badio et le Dr Ariel Henry”, a écrit Me Bedford Claude.

Les numéros de téléphone concernés par cette démarche appartiennent à Félix Badio, l’un des présumés suspects dans le dossier de l’assassinat de Jovenel Moïse et le premier ministre actuel, le Dr Ariel Henry. Selon le RNDDH ces deux hommes se sont échangés plusieurs minutes de conversation après l’exécution de l’ancien président de facto Jovenel Moïse.

Le chef du Parquet de Port-au-Prince a entrepris cette démarche dans le but de soutirer des informations nécessaires pouvant confirmer ou infirmer les révélations faîtes par les enquêteurs du RNDDH dans leur dernier rapport.

Ces données lui seront également utiles pour un éventuel réquisitoire supplétif, ce, dans un délai ne dépassant pas les 48 heures. Le PDG n’a pas encore donné suite à la requête du chef du Parquet.

Le PDG de la Digicel avait déclaré que le pays ne détient pas encore les moyens nécessaires pour placer sur écoute ses clients.

Cela fait deux mois déjà depuis que l’ex-president Jovenel Moïse a été assassiné dans sa résidence privée, selon la verdion officielle. Des arrestations, des interpellations en série, des avis de recherche sont lancés, mais les auteurs intellectuels ne sont toujours pas connus de tous.