Les séries haïtiennes se multiplient comme des petits pains à la fête de pâques. Passer de la comédie à celle interdite aux mineurs, on peut se distraire devant sa chaîne stéréo ou derrière son écran de téléphone. Se divertir c’est bien mais à quelle fin…
Si vous naviguez sur YouTube, il vous sera quasiment impossible de ne pas tomber sur une série, qu’elle soit comique ou dramatique, les titres accrocheurs vous incitent à cliquer, on regarde un épisode et au bout de quelques jours on devient addicte au point de surveiller les heures de diffusion.
Le déclin du cinéma haïtien donne naissance aux amateurs acteurs et producteurs, en ce plein 21ème siècle les choses deviennent plus facile grâce à la technologie, ce qui fut très différent dans les années 80. Oh combien ils sont nostalgiques ceux qui rêvent de rentrer au Capitol ou au Rex théâtre voir un film de leur réalisateur préféré,”la peur d’aimer de Réginald Lubin, pourquoi pas “protège moi” de Jean Gardy Bien Aimé… A défaut de ces réalisations, on pouvait aussi se divertir avec une interprétation, un film tiré d’un roman ou d’un conte soit Gouverneur de la Rosée ou bouki nan Paradi. Des acteurs qui jouaient avec leur âme, et qui devaient se doubler d’effort pour satisfaire un public assoiffé de cinéma.
On ne s’ennuie pas sur Facebook ou sur YouTube, des vidéos de toute sortes Sont en diffusion pourvu que cela plaisent et génèrent des revenues, des “like” et des abonnés. “Aujourd’hui le but de faire du cinéma est différent, sans prendre une formation de base, sans expérience, nous voilà acteurs et actrices connus dans le milieu, Hélas !
On se contente de créer des contenus pour faire du “buzz” mais pas pour que le public en tire des leçons, des “prank planifiés qui enflamment la toile juste pour être célèbre, des séries faisant la promotion de l’homosexualité, le cinéma haïtien n’est plus ce qu’il a été.
Des actrices comme Fabienne Colas productrice et conférencière, Blondedy Ferdinand devenue chanteuse et entrepreneure, Nice Simon, maire de Tabarre, Jessica Géneus qui raffle des prix internationaux sont pour autant des actrices qui vous faisaient voyager dans les personnages qu’elles incarnaient, à travers leus différents films dans lesquels elles ont joué, elles dénonçaient une mœurs dans la société haïtienne, “la victime”, film joué par Nice Simon en est l’exemple.
Si on devait compter nos meilleurs acteurs du cinéma haïtien cet article aurait un 2eme épisode, mais des acteurs comiques comme Matyas, Pastè Blaze, Bègom, YoYo… Je retiens et j’en passe nous arrachent parfois un grand rire, un rire qui nous rappelle la belle époque de Azibe et de Languichatte, de Papa Pyè et de Grasye, tous décédés, on n’a nul autre choix que d’être nostalgique.
Si certaines séries sur la toile n’ont ni tête ni queue, Germain Junior Alias YoYo je retiens veut par ses réalisations, prodiguer des conseils aux jeunes, et freiner la délinquance juvénile. Junior Germain, CEO de TEAM TEMPERAMAN STUDIO affirme à l’agence que son Idole n’est autre que Théodore Beaubrun (Languichatte).”C est un personnage qui me fascine depuis mon enfance, et mon rêve de devenir comme lui, il est différent des autres comédiens actuels qui charient la classe paysanne par leur façon de parler…Languichatte a formé et éduqué des jeunes en riant et c est ce que je veux faire.”
Nos enfants et nos petits enfants n’entreront peut être pas dans une salle de cinéma en Haïti, pour preuve Rex est dans un état pitoyable alors que des millions de dollars ont été déboursés pour le réhabiliter, au lieu d’une salle de cinéma c’est un dépotoir. Triomphe idem, un beau bâtiment clôturé de 4 planches pour protéger les vitres des fauteurs de troubles, et rien d’autres…Nostalgiques des années 80 ou 90? Cela peut se comprendre.