Démocrates ou Républicains : Quel choix pour Haïti?

Lors d’une discussion captivante “Positive Mindset”, animée par Natacha Daciné, le débat s’est concentré sur une question cruciale pour l’avenir d’Haïti : “Démocrates ou Républicains, quel choix pour Haïti ?” L’invité du jour, Moise Garcon, a offert une analyse approfondie des enjeux politiques américains et leur impact sur Haïti.

D’entrée de jeu, Moise Garcon a souligné l’effet direct de l’implication des États-Unis dans les conflits mondiaux sur leur économie. Citant la guerre entre la Russie et l’Ukraine, il a expliqué comment l’inflation américaine s’est exacerbée à cause du soutien financier et militaire accordé à l’Ukraine. Il rappelle que Donald Trump est l’un des rares présidents américains à avoir évité l’escalade des conflits militaires, marquant une distinction entre sa politique et celle de ses successeurs.

Lors d’une question incisive posée par Natacha Daciné, Garcon a été interrogé sur la responsabilité des États-Unis dans la crise actuelle en Haïti. Tout en reconnaissant la part de responsabilité des Haïtiens eux-mêmes, il a insisté sur le fait que si les États-Unis souhaitaient véritablement aider le pays, ils n’auraient pas permis l’instauration d’un Conseil de Transition (CPT) composé de neuf présidents. Pour Garcon, l’imposition de ce modèle par la CARICOM, sous l’influence américaine, était vouée à l’échec dès le départ en raison des dissensions internes.

Le CPT : Un Conseil fragmenté et inefficace

L’analyse de Moise Garcon sur le fonctionnement du CPT est sans équivoque. Selon lui, l’échec de cette structure était prévisible, car il est difficile, voire impossible, de faire collaborer neuf leaders issus de secteurs et d’idéologies aussi divers. Il a également rappelé les tensions au sein du Conseil, notamment la lutte acharnée pour désigner un coordonateur, ce qui a conduit au modèle de présidence tournante. À ce sujet, Garcon s’interroge : Edgard Leblanc transférera-t-il réellement le pouvoir à Smith Augustin, malgré les controverses entourant ce dernier ?

La culture politique Haïtienne : Un manque de responsabilité?

Natacha Daciné a profité de l’occasion pour souligner un point crucial : la culture du refus de démission en Haïti, même en cas de scandale. Elle a illustré ses propos en citant l’exemple de Smith Augustin, impliqué dans une affaire de détournement de fonds, mais qui ne renonce pas à la présidence du CPT. En contraste, elle a rappelé l’éthique de responsabilité aux États-Unis, comme dans le cas de la directrice du Secret Service qui a démissionné après la tentative d’assassinat contre Donald Trump.

Moise Garcon a également soulevé des interrogations sur l’ampleur du soutien financier des États-Unis à l’Ukraine, malgré l’absence de participation directe dans le conflit. Il questionne la logique derrière cet engagement massif et se demande si cela reflète vraiment les priorités des Américains.

Le débat a aussi exploré les positions divergentes des deux principaux partis américains vis-à-vis du Venezuela et de Cuba. Si Natacha Daciné a rappelé l’implication active de l’administration Trump-Pence dans la déstabilisation du Venezuela, Garcon a précisé que les positions des Démocrates et des Républicains ne sont pas uniformes sur ces dossiers.

Moise Garcon croit fermement que, si Donald Trump revient au pouvoir lors des élections présidentielles de novembre prochain, il s’efforcera de mettre fin au conflit entre la Russie et l’Ukraine. Une promesse que l’ancien président a déjà faite et qui, selon Garcon, pourrait changer la donne à l’échelle mondiale.

En revenant sur Haïti, Garcon a exprimé sa déception face à la gestion américaine de l’assassinat de Jovenel Moïse. Il estime que l’inaction de l’administration Biden pour traduire les auteurs intellectuels de ce crime en justice est une insulte à l’égard de Haïti, d’autant plus que Biden n’a pas jugé utile de se rendre aux funérailles du président assassiné.

Moise Garcon a cependant salué le programme “humanitarian parole”, qui a permis à plus de 200 000 Haïtiens de bénéficier d’une immigration légale aux États-Unis. Bien qu’il reconnaisse des faiblesses dans ce dispositif, il estime que c’est un pas dans la bonne direction.

La discussion s’est conclue sur une note positive. Natacha Daciné a félicité Moise Garcon pour son analyse équilibrée et son sens de la nuance. Ce débat a permis de mettre en lumière les défis auxquels Haïti fait face et les implications des choix politiques américains sur l’avenir du pays.