C’est quoi votre problème avec Haïti?

Vous ne vous êtes jamais dites que c’est là qu’on voulait vivre, ce pays que vous transformez en enfer, ce pays que vous rendez invivable. C’est quoi votre objectif en fait? qu’on parte tous? qu’on aille voir ailleurs? vous pensez qu’on est mieux ailleurs? Quel enfant, peu importe qu’il soit bien nourri ou vêtu est mieux sinon que lorsqu’ il est avec sa mère, même quand il soit dès lors nu et affamé.

Savez-vous que vous nous avez enlevé même le droit d’avoir la nostalgie?
Perdre le droit d’avoir la nostalgie veut dire vouloir rentrer chez soi, mais en regardant ses enfants, se dire que certains haïtiens peuvent à tout instant leur ôter la vie, car la durée de vie en Haïti est d’un jour renouvelable qu’on soit bébé, comme celui abattu dans un bus a la Croix-des-Bouquets, qu’on soit ado comme ce jeune élève tué parce qu’il a tenté de résister à ses ravisseurs, ou cette jeune fille enlevée, assignée puis abandonée sur un tas de déchets, qu’on soit adulte comme le bâtonnier de Port-au-Prince tué chez lui ou ces policiers mutilés assassinés, souillés, ou qu’on soit tous ces Haïtiens ou étrangers à qui on a ôté la vie parce qu’ils ont commis pour seul crime de vivre en Haïti.

Perdre le droit d’être nostalgique veut dire vouloir reprendre le cours de sa vie chez soi, mais, mais se résigner à vivre ailleurs avec tout ce que cela comporte comme manque, humiliation, chagrin mais qui s’estompent quand on pense que reprendre sa vie chez soi c’est être condamné à travailler dur et ne pouvoir avoir que le stricte nécessaire parce qu’en plus de la cherté de la vie, Haïti est devenu le pays des vils, des sots ou être intellectuel est devenu synonyme d’ignominie, il faut juste se trouver une colonne.

Perdre le droit d’être nostalgique veut dire avoir honte de dire qu’on est haïtien, tandis qu’on est issu de la première République noire libre, mais il n’y a que de cette vieille partie de l’histoire qu’on peut exhiber, car nos dirigeants d’aujourd’hui sont tellement incapables, insouciants et inconscients.

Perdre le droit d’être nostalgique veut dire vouloir malgré tout rentrer chez soi mais se demander où sera-t-on abattu entre le chemin de l’aéoport ou chez soi.
Quand comprendrez-vous qu’on en a marre de vivre ailleurs malgré nous, marre de vivre ailleurs pour sauver nos vies et celles de nos enfants, marre de voir les intellectuels de ce pays partir malgré eux, marre de ne pas pouvoir vivre chez nous en Haïti.

Notre Haïti que vous tous autant que vous êtes dirigeant, laissez dépérir par votre incompétence, votre incapacité à diriger, votre manque de fierté. Vous politiciens qui par votre cupidité avez vendu le pays pour satisfaire vos désirs macabres. Vous élite intellectuelle qui barrez la route aux jeunes pour que vous soyez toujours les seuls bénéficiaires d’une partie qui appartient à nous tous. Vous parents qui avez demissioné depuis des décenies et laissé vos enfants partir à la dérive et qui deviennent aujourd’hui des poisons pour notre societé. Vous peuple haitien qui acceptez de devenir des zombis et laissez une minorité vous réduire à votre plus simple expression. Nous qui vivons ailleurs qui avons abandonné notre pays aux sorts des sans foi ni loi. Nous tous, qui contribuons à la dégradation de notre societé.
Nous voulons rentrer chez nous, mais à quel prix?