Ces valeureux défenseurs de la cause de la masse populaire ont-ils été assassinés le 7 juillet 2021?
Ont-ils perdu leur lucidité?
Ont-ils déjà oublié ces valeurs qu’ils déclaraient défendre du bec et des ongles?
Pourquoi autant de voix se sont tuées?
Des anciens opposants farouches à Jovenel Moïse, des défenseurs de la masse défavorisée, des promoteurs et défenseurs du bien-être collectif et tant d’autres acteurs n’ont, jusque-là, pipé mot sur la bataille des ouvriers du secteur de la sous-traitance, l’assassinat du journaliste Maxilhen Lazzare, l’augmentation vertigineuse des prix des produits sur le marché local, la dévalorisation de la gourde nationale par rapport aux devises étrangères dont le dollar americain, l’insécurité, la multiplication des cas de kidnapping et surtout l’aggravation de la crise.
Il fut un temps, ils étaient les premiers à annoncer avoir porté plainte contre X ou Y pour des raisons diverses. À travers des notes de presse, des conférences, des tweets, des interventions dans les médias, ils ne se faisaient pas prier pour critiquer la situation du pays et nous vendre encore cette solution miracle à tous nos maux. Et maintenant? Où sont-ils?
Tout va-t-il pour le mieux? Avons-nous enfin trouvé les milliards des fonds PetroCaribe? Les victimes des massacres et assassinats ont-elles enfin trouvé justice? Avons-nous déjà réalisé l’indispensable dialogue national souverain? Où sont passés ces infatigables fer de lance de la mobilisation populaire?
Leurs voix se sont tuées. Le concert des armes automatiques s’intensifie et se propage dans des zones jusque-là dites paisibles. Plus de familles pleurent la perte de proches assassinés. D’autres sont decapitalisées, les kidnappeurs ont emporté l’économie de toute une vie et endetté la génération à venir. Les gangs gagnent du terrain. Tout est à la hausse sauf le maigre salaire des rudes travailleurs. Que faire face au silence des “leaders”?
Nous n’avons pas 36 solutions. Nous devons ipso facto réveiller les esprits. Nous devons pourvoir à chaque citoyen les outils nécessaires pour jouer activement son rôle d’acteur social. Nous devons prendre des dispositions pour éviter tout nouveau coup de bas.
Plus de 6 mois après l’assassinat de l’ancien Chef de l’État, la population haïtienne, le grand perdant, ne sait toujours pas à quelle sauce elle va être mangée si l’on tient compte de la situation du pays.
Une question m’effleure l’esprit: Est-ce une preuve d’amateurisme ou une stratégie politique bien rodée ?
Qu’ils se taisent à jamais, ces vendus, corrompus…!
Jodel ALCIDOR
Présentateur de l’émission LAYE sur la Raidio Zenith Fm 102.5 (Lundi – vendredi 2h-5h)
Psychologue
Journaliste
Étudiant en 4ème année des sciences juridiques