Six mois déjà depuis que les gangs rivaux s’affrontent au niveau de la troisième circonscription de Port-au-Prince. Six mois aussi depuis que la zone constitue un calvaire pour ceux qui font usage de ce tronçon. Dépeuplée, seul les gangs contrôlent cette zone. Le 1er décembre 2021, leur ènième affrontement a fait des dizaines de victimes.
Le bilan est lourd pour le moment. Seulement à l’hôpital adventiste de Diquini, le juge de Paix de la commune de Carrefour, Moïse Jean, a recensé 12 blessés par balles dont la plupart d’entre eux grièvement atteints, la gravité de leurs blessures laisse septique ce dernier quant à leur survie.
“Il faut qu’on soit extrêmement courageux pour voir l’état dans lequel les blessés sont graves à l’hopital. Je me demande comment ils arrivent encore à rester en vie. Je doute qu’ils survivront”, a laché le juge précisant avoir constaté un mort à Martissant 17, un autre dans un véhicule tout près de l’hôpital et on lui a informé qu’un autre des trois pris urgemment en salle d’opération a rendu l’âme. “J’ai constaté 9 personnes gravement blessées”, dit le juge qui estime que c’est un véritable carnage.
Il n’y a pas que cet hôpital ayant reçu des blessés. Selon les informations disponibles et confirmées par le magistrat, d’autres victimes ont été conduites à l’hôpital Food For The Poor et au centre hospitalier de Carrefour. Questionné sur les victimes des autres hopitaux, il n’était pas en mesure de donner des chiffres vu qu’il n’a pas été dans les autres.
La professeure Marjorie Brutus parmi les victimes
Parmi les blessés moins graves, se trouve la professeure à la Faculté des Sciences Humaines (FASCH), Marjorie Brutus. En provenance de la faculté, Mme Brutus a été atteinte d’un projectile au bras. Elle explique le déroulement du drame qui s’est produit au niveau de Martissant 25. ” soudain on a entendu des crépitements d’armes automatiques et j’ai constaté que je suis blessée. Je me suis rendu compte que parmi les personnes assises devant moi plusieurs ont été atteintes mortellement. A côté de moi une dame touchée à la tête et moi au bras”, a informé la professeure venant d’une soutenance de mémoire à la faculté.
JA/RA