L’ancien ministre de la Planification et de la Coopération externe (MPCE), Aviol Fleurant, se trouve au cœur d’une affaire judiciaire retentissante. Un mandat d’amener a été émis à son encontre par le juge d’instruction Loubens Élysée, après que l’ex-ministre a refusé de répondre à une convocation. Ce mandat, déjà transmis à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), a été reçu ce lundi, marquant une nouvelle étape dans cette enquête liée à des accusations de corruption.

Cette affaire fait suite à un rapport accablant de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), qui accuse Aviol Fleurant de fausse déclaration de patrimoine et d’enrichissement illicite durant son mandat à la tête du MPCE. Selon les investigations de l’ULCC, le patrimoine réel de l’ancien ministre dépasse de plus de trois fois ses revenus légitimes, soit un écart de 353,26 %.

Les enquêteurs ont révélé que les revenus légitimes perçus par Aviol Fleurant et son épouse entre mars 2016 et décembre 2018 s’élevaient à 29 695 456,53 gourdes. Cependant, durant la même période, des dépôts bancaires importants ont été enregistrés sur leurs comptes, totalisant 100 204 240,82 gourdes. « Ce montant exorbitant constitue un indice flagrant d’une augmentation démesurée et exagérée de leur patrimoine », souligne le rapport de l’ULCC.

Les autorités judiciaires estiment que ces fonds disproportionnés par rapport aux revenus déclarés indiquent une possible accumulation illicite de richesses. « Le montant accumulé sur la période ciblée par l’enquête n’est qu’une partie des éléments constitutifs de leur patrimoine », a précisé le document, laissant entendre que l’affaire pourrait s’étendre à d’autres actifs non encore identifiés.