Une nouvelle étape a été franchie dans la crise politique haïtienne ce vendredi, alors que la CARICOM a rencontré les représentants de la coalition EDE/RED/Compromis Historique. Cependant, malgré les efforts de médiation de l’organisation régionale, les trois entités demeurent profondément divisées sur la question du remplacement de Smith Augustin, conseiller-président au CPT.

Claude Joseph, représentant du parti EDE, Renald Luberice pour la plateforme RED, et Jean Rony Alexandre pour le groupe Compromis Historique ont échangé sous l’égide de la CARICOM, mais les discussions n’ont pas permis de parvenir à un consensus.

D’un côté, la plateforme RED et le groupe Compromis Historique réaffirment leur soutien sans faille à Smith Augustin. Ces deux structures invoquent la présomption d’innocence, refusant de se prononcer en faveur d’un départ avant la publication du rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), qu’ils attendent impatiemment. « Au niveau du Compromis Historique et de RED, nous nous opposons clairement, et je dis clairement, au départ précipité du Conseiller Président Smith Augustin », a déclaré fermement Jean Rony Alexandre, soutenu par Renald Luberice.

Leur position est claire : tant que l’ULCC n’a pas rendu son rapport, Smith Augustin doit rester en fonction. « La démocratie repose sur le respect des règles, des principes, des normes, et avant tout des lois de la République », a rappelé le représentant de Compromis Historique, insistant sur la nécessité de suivre une procédure légale avant toute décision.

De l’autre côté, Claude Joseph, représentant du parti EDE, maintient fermement sa position en faveur du remplacement de Smith Augustin. Le parti EDE a d’ailleurs déjà désigné unilatéralement Claude Édouard comme remplaçant, bien que cette décision n’ait pas encore été entérinée par la CARICOM. Pour EDE, le départ de Smith Augustin est indispensable à la résolution de la crise.

Face à cette impasse, la CARICOM a pris acte des divergences entre les trois entités et s’est engagée à poursuivre ses efforts de médiation. L’organisation a souligné la nécessité de trouver une solution équilibrée, capable de protéger les acquis obtenus jusqu’à présent avec son soutien. « Il est de notre devoir et de notre responsabilité de protéger cet acquis obtenu difficilement avec l’appui de la CARICOM », a rappelé le représentant de Compromis Historique.

Pour l’heure, la situation reste bloquée, chaque camp campant sur ses positions. La CARICOM, quant à elle, devra redoubler d’efforts pour parvenir à une issue qui satisfasse les différentes parties et qui puisse permettre une sortie de crise durable.