Dans une note de presse publiée ce vendredi 30 août 2024, le Plan d’Action Citoyenne (PAC) et la Proposition Citoyenne pour une Sortie de Crise (PCSC) ont exprimé leur mécontentement quant à la gestion du dossier de la sécurité en Haïti par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le gouvernement dirigé par le premier ministre Gary Conille. Les deux groupes sociopolitiques estiment que les efforts actuels pour combattre l’insécurité et le banditisme sont insuffisants et mal orientés, et ils proposent un plan d’action pour une approche plus globale et structurée.
Selon les dirigeants de PAC et de PCSC, la lutte contre les gangs ne peut se limiter à des opérations de police répétitives et mal planifiées, qui se soldent souvent par la mort de bandits sans apporter de solution durable. Ils affirment que les causes profondes de l’insécurité, telles que les conditions sociales et politiques déplorables, restent inchangées. De plus, ils déplorent que de nombreux policiers continuent de perdre la vie dans des conditions inadéquates, sans que leurs familles ne bénéficient de l’assistance nécessaire pour les services rendus au pays. Cette situation, affirment-ils, érode la confiance des policiers dans la Police Nationale d’Haïti (PNH).
Malgré la propagande en faveur de l’intervention de forces militaires étrangères multinationales, les groupes constatent que la situation sécuritaire reste critique et que les opérations de la PNH dans les zones contrôlées par les gangs n’ont pas encore rassuré la population. « Le peuple continue de faire face à la même situation », indiquent-ils.
PAC et PCSC ont proposé une série de mesures pour une approche plus efficace contre l’insécurité :
1. Réformer la Police Nationale d’Haïti (PNH) : Il est nécessaire de nettoyer la PNH en révoquant, arrêtant et jugeant tous les policiers ou employés impliqués dans des activités criminelles ou en collaboration avec les gangs.
2. Renforcer le contrôle: Des contrôles plus stricts doivent être mis en place aux ports, aux douanes et aux frontières avec la République Dominicaine pour empêcher l’entrée illégale d’armes et de munitions dans le pays.
3. Améliorer les conditions de travail des Policiers: Fournir davantage de moyens et de ressources aux policiers pour améliorer leur efficacité et leur motivation à protéger la population.
4. Sécuriser le territoire national: Construire des casernes pour les Forces Armées d’Haïti (FAD’H) afin de sécuriser davantage le territoire national.
5. Créer des emplois et renforcer l’Économie: Développer des programmes de création d’emplois tout en renforçant la production nationale pour combattre l’insécurité économique, source de nombreux maux sociaux.
6. Améliorer l’accès à l’Électricité: Fournir de l’électricité 24 heures sur 24 à travers le pays, permettant ainsi à la population de mieux gérer leurs affaires et d’améliorer leur qualité de vie.
7. Développer les relations avec la population : Établir de bonnes relations avec la population à travers une gestion plus efficace des collectivités territoriales et assurer une présence étatique plus proche des citoyens.
8. Étendre les services publics: Faire en sorte que les services publics soient accessibles et atteignent les zones locales, améliorant ainsi le soutien aux communautés.
Les dirigeants de PAC et de PCSC insistent sur le fait que la sécurité de la population est la première responsabilité de l’État et que la démocratie ne peut coexister avec le banditisme. Ils lancent un avertissement sévère au gouvernement, déclarant qu’il ne peut y avoir d’élections dans un climat d’insécurité persistant.
En conclusion, PAC et PCSC appellent le gouvernement à écouter « la voix de la raison » et à mettre en œuvre ces mesures pour permettre à la population haïtienne de respirer et de retrouver un minimum de sécurité et de stabilité.