Moise Garçon lance un appel à une réflexion constructive sur la situation politique haïtienne

Lors de son intervention sur les ondes de la Radio “Tête-à-Tête” à l’émission “Koze Peyi m” le jeudi 29 août 2024, Moise Garçon, figure politique influente et membre fondateur du Plan d’Action Citoyenne (PAC), a vivement critiqué le Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Selon lui, ce conseil n’est qu’une nouvelle preuve de l’incapacité des dirigeants à proposer une solution haïtienne authentique à la crise socio-politique qui gangrène le pays depuis plusieurs années.

Dès le début de son intervention, Garçon a rappelé que de nombreux partis politiques et organisations, tant en Haïti que dans la diaspora, avaient averti que le CPT ne représentait pas une initiative venant du peuple haïtien. « Ce Conseil, imposé par des secteurs du pays sous la direction de la Caricom et dicté par les États-Unis, est une farce déconnectée des réalités nationales », a-t-il affirmé avec véhémence. Pour lui, l’ignorance de la solution la plus proche de la Constitution de 1987 – à savoir, choisir un juge de la Cour de cassation comme président – est une preuve flagrante du mépris des décideurs pour la légalité et la souveraineté d’Haïti.

M. Garçon a vivement dénoncé le fait que l’accord du 3 avril 2024, qui détaille la mission du CPT, n’a toujours pas été publié dans le journal officiel “Le Moniteur”. La mise en place d’une présidence tournante au sein du CPT a été qualifiée par M. Garçon comme « l’une des décisions les plus absurdes des dernières années », condamnant le pays à une instabilité politique chronique.

Concernant le bilan du gouvernement CPT-Conille, Garçon ne mâche pas ses mots : « C’est un échec évident ». Il a critiqué l’incapacité des dirigeants à produire des résultats tangibles, soulignant que des diplômes et des titres ne signifient rien sans des actions concrètes et bénéfiques pour le pays. « Vous pouvez avoir une maîtrise et un doctorat dans plusieurs domaines, mais si vous ne pouvez pas donner de résultats, vous n’êtes pas compétent », a-t-il déclaré, jetant un pavé dans la mare d’une classe politique qu’il juge déconnectée et inefficace.

Garçon a soulevé des préoccupations concernant l’intégrité des membres du CPT impliqués dans des enquêtes de corruption. Il a encouragé l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) à mener des investigations approfondies et transparentes tout en prévenant que, sans clarification sur ces scandales, le CPT perdra toute légitimité et, même si des élections étaient organisées, elles seraient perçues comme frauduleuses et plongeraient le pays dans une crise encore plus profonde. Il a également souligné que le sort du Premier ministre Conille est intrinsèquement lié à celui du CPT tout en notant que leur survie politique dépend de leur capacité à rétablir la sécurité et organiser des élections crédibles avant le 7 février 2026.

Pour Moise Garçon, l’avenir d’Haïti dépendra de sa capacité à rétablir la sécurité et à organiser des élections crédibles. Il a également insisté sur l’importance d’une diplomatie active et efficace pour restaurer la confiance internationale et attirer les investissements nécessaires au développement du pays. Des leaders honnêtes, dotés d’une réelle compétence en diplomatie, peuvent contribuer à redéfinir les relations internationales d’Haïti et à renforcer son image sur la scène mondiale.

En conclusion, M. Garçon a lancé un appel à la responsabilité collective pour surmonter la crise actuelle. Pour lui, Haïti doit se tourner vers des solutions endogènes, impliquant toutes les forces vives de la nation, pour sortir de l’impasse. Le chemin vers une Haïti plus stable et prospère passera par un engagement citoyen renouvelé et une gestion politique transparente et responsable.