Lors de son passage à l’émission “Salon des Invités” diffusée sur VantBefInfo, Moise Garçon, co-fondateur du parti politique Plan d’Action Citoyenne (PAC), a dressé un tableau alarmant de la situation en Haïti. Selon lui, le pays n’a que 10% de chances de sortir de la crise actuelle. Ces chances ne sont envisageables que si la jeunesse et l’ensemble de la population s’impliquent activement dans la refonte du pays. “Sinon, ces 10% se réduiront à zéro”, a-t-il averti.

Pour Garçon, l’insécurité galopante et la mauvaise gouvernance sont les principales causes de la régression économique et sociale du pays. De nombreux Haïtiens, dit-il, préfèrent rester spectateurs face à cette situation désastreuse, tandis qu’un petit groupe ne rêve que d’une chose : quitter le pays.

“Il est temps d’agir”, martèle-t-il. Selon lui, Haïti a besoin d’une nouvelle classe politique qui priorise le bien-être collectif à travers un véritable projet de société. Il va plus loin en appelant à revoir en profondeur les relations d’Haïti avec la communauté internationale, qu’il considère comme trop souvent source de conflits.

Moise Garçon dénonce également les conflits internes entre le Conseil Présidentiel de Transition et la Primature, des tensions qui bloquent selon lui tout espoir de progrès. “Ils doivent travailler en synergie, dans l’intérêt de la population”, insiste-t-il.

Le PAC, avec son initiative “Proposition Citoyenne”, avait proposé de se conformer à la Constitution en choisissant un juge de la Cour de cassation comme président provisoire pour rétablir la sécurité et organiser des élections. Toutefois, Garçon regrette que la Caricom et certains acteurs politiques aient préféré une approche plus conflictuelle, avec neuf présidents en poste, sans résultats tangibles après plusieurs mois de tergiversations.

Malgré la grève des employés de la Direction Générale des Impôts (DGI), qui a paralysé de nombreuses entreprises et bloqué le renouvellement des cartes fiscales, Moise Garçon voit dans ce mouvement un exemple de la capacité d’organisation de la population. “Cela prouve que, bien organisés, nous pouvons changer Haïti”, affirme-t-il.

En conclusion, Moise Garçon appelle la population à ne plus rester passive face aux problèmes du pays. “Le peuple ne doit pas réagir comme les politiciens, en disant que la situation ne les concerne pas”, exhorte-t-il. Pour lui, la sécurité et la stabilité sont des prérequis indispensables au retour du progrès et du développement.

Son message est clair : Haïti ne peut plus continuer ainsi. Il faut créer un climat propice à l’investissement, et cela passe par la mobilisation de tous, pour reconstruire le pays sur des bases solides et justes.

Cet entretien avec Moise Garçon résonne comme un appel urgent à un sursaut national. Alors que la situation semble plus critique que jamais, le PAC et son co-fondateur croient encore en la possibilité d’un avenir meilleur – à condition que chaque citoyen prenne part à la transformation du pays.