Me Sonet Saint-Louis dénonce une manipulation politique derrière la révocation de Raoul Pierre-Louis à la BNC

Le débat autour de la Banque Nationale de Crédit (BNC) en Haïti prend une tournure dramatique. Maître Sonet Saint-Louis, avocat de Raoul Pierre-Louis, a adressé une lettre au Premier ministre Garry Conille pour exprimer sa surprise et son indignation suite à la décision de révoquer Pierre-Louis de son poste de président du Conseil d’administration de la BNC.

Cette révocation, prétendument motivée par une injonction du Conseiller présidentiel Fritz Alphonse Jean, s’inscrit dans un contexte de turbulence politique et financière. Le Conseil présidentiel, paralysé par des conflits internes, aurait échoué à nommer une nouvelle équipe pour diriger la BNC, ce qui aurait conduit à la création d’une commission pour gérer l’institution.

Maître Saint-Louis dénonce ce mouvement comme une tentative délibérée de précipiter la faillite de la BNC, une institution pourtant financièrement solide et en pleine croissance. Les audits de la Banque centrale confirment la robustesse de la BNC, qui génère des bénéfices et verse des dividendes à l’État.

Il est affirmé que la décision de mettre en place une commission pour gérer la BNC est illégale, violant la loi de 2012 sur les Banques et Autres Institutions Financières. Cette mesure expose l’institution à des risques juridiques et financiers importants et pourrait nuire à la stabilité financière nationale.

Le climat politique semble particulièrement troublé, avec des accusations selon lesquelles des politiciens chercheraient à manipuler la situation pour des gains personnels. Saint-Louis appelle à une réévaluation de cette décision, soulignant que la révocation de Pierre-Louis pourrait être perçue comme une récompense pour la corruption, plutôt que comme un acte de justice.

En outre, la révocation pourrait mettre en danger la sécurité de Pierre-Louis et compromettre l’enquête en cours sur les pratiques douteuses au sein de la BNC. Cette situation suscite des inquiétudes quant à la protection des dénonciateurs et à l’engagement de l’État haïtien dans la lutte contre la corruption.

Maître Saint-Louis exhorte à un retour immédiat sur la décision de licenciement pour préserver l’intégrité de l’enquête et maintenir la confiance publique dans le système judiciaire haïtien.