l’Opposition ne bronche pas. L’élection avec Jovenel Moïse est pratiquement impossible. C’est ce rappel que fait le Secteur Démocratique et Populaire au Secrétaire d’État américain, Anthony Blinken. Il l’invite par ailleurs, à prendre en considération la position des Congressmen américains sur la conjoncture haïtienne.
Dans une correspondance adressée au Secretaire d’État américain, Anthony Blinken, le Secteur Démocratique et Populaire lui a fait part de sa lecture concernant la position des 68 Congressmen américains sur la crise haïtienne. Les opposants farouches au pouvoir ont signifié à son intention que les élections ne sont pas possibles avec Jovenel Moïse au pouvoir.
D’office, le Secteur Démocratique et Populaire exprime les retombées négatives de la crise. Selon les opposants, la crise plonge le peuple haïtien dans le désarroi social, dans un marasme économique pathologique et un chaos politique implacable. Elle est la résultante de la mauvaise gouvernance de Jovenel Moïse dont le mandat a expiré depuis le 7 février 2021. Par son entêtement, opinent-ils, M. Moïse a instauré dans le pays un régime antidémocratique et autocratique axé sur la terreur, la criminalité d’État pratiquée par ses gangs armés qu’il a lui-même fédérés, la corruption et la violation systématique de la Constitution et des lois de la République.
Muré dans sa position, le secteur démocratique souligne à l’attention du haut cadre de l’administration Biden les préoccupations des congressmen sur la conjoncture: “Ils ont exprimé leurs profondes préoccupations par le fait que tout processus électoral tenu sous l’Administration de Jovenel Moïse ne sera pas libre, juste ou équitable. Quant au référendum, en lançant une mise en garde au Gouvernement américain de ne pas le financer, ils ont déclaré que Monsieur Jovenel Moïse n’a ni la crédibilité ni la légitimité pour le réaliser. Ces Congressmen et Congresswomen américains-es recommandent à leur Gouvernement de promouvoir la protection des droits de l’homme et de l’État de Droit, combattre la corruption et l’impunité qui gangrènent le pays, reconsidérer le statut de protection temporaire (TPS) pour des centaines de milliers d’haïtiens vivant aux États-Unis. Ils/elles ont aussi fait un ample plaidoyer pour le respect de la Constitution haïtienne et de la souveraineté nationale”, precisent-ils.
Fort de ce qui précède, les signataires de la correspondance de l’opposition, disent espérer que l’exécutif américain va adopter les mesures appropriées pour faire droit aux recommandations des Congresswomen et
Congressmen. Les politiques en ont profité pour rappeler à M. Blinken qu’ils sont de vrais démocrates mais refusent de prendre part à, disent-ils, des mascarades d’un président qui a gardé le pouvoir au mépris total de la Constitution et des constats de toutes les forces vives du pays y compris des universités de droit de réference internationale.
“Aucune élection n’est possible dans les conditions actuelles, avec Jovenel MOїSE au Palais national qui fédère des gangs pour terroriser la population et assassiner les militants et partisans de l’opposition politiques dans les quartiers populaires. Jovenel Moïse est le principal obstacle à l’organisation des élections dans le pays. Le Secteur Démocratique et Populaire réitère sa position de principe qu’il ne saurait y avoir de négociation ni de cohabitation avec Jovenel MOISE. Les victimes des massacres, les cadavres des milliers de militants politiques, des femmes et enfants assassinés sont trop sacrés. A cette phase, Monsieur Jovenel Moïse n’a qu’un choix : Laisser immédiatement le Palais national pour faciliter l’installation de l’Honorable Magistrat Joseph Mécène JEAN LOUIS, le Juge le plus ancien à la Cour de Cassation désigné par l’opposition et la Société civile pour conduire la transition devant permettre le retour à l’ordre démocratique par l’organisation d’élections libres, honnêtes, démocratiques et transparentes. Ce gouvernement de transition, inclusif et de taille réduite, aura pour principale mission de rétablir la sécurité, l’ordre, la paix publique et créer un environnement économique propice à l’investissement, à la création d’emploi dans le pays, et à la réalisation des procès des différents massacres d’État et des crimes financiers”, lu-t-on dans la lettre.