La scène politique haïtienne demeure marquée par une incompréhension des mécanismes de la diplomatie internationale et par des luttes internes qui sapent les efforts de stabilisation du pays. Cet état de fait soulève plusieurs problématiques, notamment la gestion des accusations portées contre les trois conseillers présidentiels, le rôle de l’international dans les décisions politiques internes, et les dynamiques destructrices orchestrées par certains acteurs locaux.
1. L’incapacité à maîtriser la diplomatie internationale
Les politiciens haïtiens, pour la plupart, semblent avoir du mal à naviguer dans les subtilités de la diplomatie internationale. Au lieu de s’appuyer sur des principes de coopération et de respect des normes internationales, certains s’engagent dans une “diplomatie de destruction”, caractérisée par la désinformation, les manipulations politiques et l’incapacité à défendre les intérêts du pays sur la scène mondiale.
Cette incapacité renforce la perception négative d’Haïti au sein de la communauté internationale et affaiblit davantage la souveraineté nationale. La diplomatie devrait être un outil pour renforcer la position du pays dans les négociations internationales et non une arme pour miner la stabilité interne. L’international, notamment le Département d’État américain, n’a jamais demandé la mise à l’écart des trois conseillers présidentiels.
Selon nos échanges avec deux interlocuteurs du Département d’État, il a été clairement indiqué : « Nous ne faisons rien par la bouche avec des acteurs externes. Si une décision devait être prise, elle serait accompagnée d’une note officielle. C’est à la justice haïtienne de faire ses preuves. » Cette position souligne le respect des principes de souveraineté et de présomption d’innocence. Les accusations portées contre les conseillers semblent donc davantage provenir d’une machine interne, orchestrée par un des conseillers eux-mêmes pour s’accaparer des directions générales.
Il est également important de noter que de telles accusations ne sont pas sans précédent dans d’autres pays. Aux États-Unis, par exemple, malgré les accusations portées contre Donald Trump, il a continué de bénéficier de la présomption d’innocence et a conservé son statut de président tout au long de son mandat. Ce parallèle montre que les principes universels de justice doivent être respectés, indépendamment des pressions politiques.
2. Le rôle du Conseil Présidentiel de Transition (CPT)
Le CPT, fruit d’un consensus entre plusieurs secteurs, dans une période critique pour Haïti. L’objectif est de poser les bases d’un processus électoral et à mettre le pays sur les rails. Pourtant, cette initiative est fragilisée par des accusations et des manœuvres visant à délégitimer ses membres, notamment les trois conseillers présidentiels.
Accuser ces conseillers sans preuves solides va à l’encontre de la présomption d’innocence, un principe fondamental inscrit dans la Charte des droits et libertés. Ces attaques semblent orchestrées par des forces internes cherchant à maintenir un statu quo favorable à leurs intérêts personnels, au détriment des efforts de transition.
3. Le rôle de l’international et la question de Garry Conille
La révocation de Garry Conille à la tête du gouvernement, a été appuyée par l’international et la résolution a été adoptée par les trois membres du CPT qu’on veut aujourd’hui éliminer par un faux département d’État qui n’existe pas. Les dénonciations de Raoul Pierre Louis concernant le “faux scandale” de la BNC, attribué à Conille, soulèvent des questions sur les motivations réelles derrière ces accusations.
4. Les destructeurs du système et leurs stratégies
Les “destructeurs”, souvent alignés sur des intérêts personnels ou ceux de leurs “patrons”, jouent un rôle actif dans la déstabilisation du CPT. Leur stratégie semble claire : attaquer les conseillers présidentiels pour affaiblir la structure même du Conseil de Transition et protéger leurs privilèges.
Ces acteurs exploitent les failles du système pour renforcer leur influence et bloquer tout effort de réforme. En s’attaquant aux membres du CPT, ils détournent l’attention des véritables enjeux et empêchent la mise en place de solutions durables. Leur objectif ultime est de préserver un système qui leur est profitable, au détriment du bien-être collectif.
Recommandations
1. Renforcer la diplomatie nationale : Haïti doit investir dans la formation de diplomates capables de représenter efficacement le pays sur la scène internationale, tout en réduisant sa dépendance aux acteurs externes.
2. Garantir la transparence : Les accusations portées contre les trois conseillers doivent être examinées de manière indépendante, en respectant les principes de justice et de présomption d’innocence.
3. Protéger le CPT : Il est essentiel de consolider le rôle du Conseil Présidentiel de Transition en le mettant à l’abri des attaques politiques et des manipulations.
4. Dénoncer les destructeurs : Les acteurs internes qui travaillent contre les intérêts de la nation doivent être exposés et tenus responsables de leurs actions.
Haïti se trouve à un carrefour critique, où la transition vers la stabilité dépend d’une gestion politique et diplomatique éclairée. Les accusations non fondées, les manipulations politiques et les ingérences internationales nuisent à ces efforts. Le peuple haïtien mérite un leadership qui défend ses intérêts, renforce ses institutions et travaille à la reconstruction d’une nation fière et souveraine. Pour cela, il est impératif de dépasser les logiques destructrices et de miser sur une coopération transparente et inclusive.