Depuis plusieurs semaines, Haïti est plongée dans une série de crises politiques qui semblent davantage découler de querelles de pouvoir que de la volonté de résoudre les véritables problèmes du pays. Alors que l’insécurité, la pauvreté, et le chômage continuent de peser lourdement sur la population, les dirigeants haïtiens semblent concentrés sur des luttes internes, détournant ainsi l’attention des priorités nationales.
Le Premier ministre Garry Conille et le Conseil présidentiel de transition, dirigé par Edgard Leblanc, ont pourtant été mandatés pour rétablir la sécurité et organiser des élections générales. Cependant, au lieu de travailler ensemble pour atteindre ces objectifs cruciaux, les deux camps s’affrontent dans une bataille de leadership. Cette rivalité a éclaté au grand jour avec leur désaccord sur les nominations à la tête des directions générales des organismes autonomes et déconcentrés, plongeant le pays dans une nouvelle crise institutionnelle.
La tension entre le Premier ministre et le Président du Conseil présidentiel de transition s’est intensifiée à l’occasion de la 79ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. Garry Conille, accompagné de sa délégation, a quitté Haïti vendredi pour participer à cet événement. De son côté, Edgard Leblanc, souhaitant également y participer, avait prévu de partir samedi. Toutefois, son voyage a dû être annulé après que le Département d’État américain ait refusé de garantir sa sécurité à New York. Cet épisode a alimenté une nouvelle controverse, exacerbant la crise déjà en cours.
Cette rivalité au sommet de l’État ne fait qu’ajouter aux frustrations d’une population haïtienne déjà durement éprouvée. Les luttes de pouvoir occultent les véritables problèmes du pays : une insécurité croissante, la vie chère, un taux de chômage alarmant et une gouvernance défaillante. Le peuple haïtien assiste impuissant à ces conflits internes qui semblent éloigner les dirigeants de leurs responsabilités premières.
Il est impératif que le Premier ministre Garry Conille et le Conseil Présidentiel de Transition mettent de côté leurs divergences et travaillent ensemble pour redresser le pays. Les crises actuelles ne servent qu’à distraire la population des enjeux réels, alors que des actions urgentes sont nécessaires pour assurer la sécurité, améliorer les conditions de vie et rétablir la stabilité institutionnelle. Haïti ne peut plus se permettre d’attendre, il est temps que ses dirigeants agissent de concert pour répondre aux attentes de la nation.