La grève qui secoue la Direction Générale des Impôts (DGI) depuis plusieurs semaines plonge l’État haïtien dans une situation économique et administrative alarmante. Alors que le nouvel exercice fiscal a débuté le 1er octobre, les contribuables, qu’il s’agisse de particuliers ou d’entreprises, sont pris en otage par cette crise. Ils sont incapables de renouveler leur matricule fiscal, de payer leurs patentes ou encore d’acquérir des timbres nécessaires à la délivrance de documents essentiels tels que les passeports. Conséquence immédiate : une perte financière colossale pour l’État, alors même que la DGI est censée collecter près de la moitié des recettes budgétaires du pays.

Cette grève, menée par des employés réclamant de meilleures conditions de travail, révèle un malaise plus profond au sein de l’administration publique haïtienne. Il est inadmissible qu’après trois semaines de blocage, aucune solution tangible n’ait été proposée. Ni le Conseil Présidentiel de la Transition ni le gouvernement ne semblent disposés à résoudre ce problème urgent, et l’inertie des autorités ne fait qu’aggraver une situation déjà critique.

Au-delà des pertes financières immédiates, c’est la stabilité du pays qui est en jeu. De nombreux contractuels de l’État, entrepreneurs et contribuables doivent régulariser leur situation fiscale pour pouvoir continuer leurs activités. Si la grève se prolonge, les déficits accumulés risquent de compromettre des projets publics essentiels et de freiner le développement du pays.

Face à ce blocage, il est impératif que le gouvernement prenne ses responsabilités et engage des discussions sérieuses avec les employés de la DGI pour parvenir à un accord. Les revendications légitimes des travailleurs ne doivent pas être ignorées, mais la paralysie d’un secteur aussi crucial pour le fonctionnement de l’État ne peut perdurer. Une solution rapide est non seulement souhaitable, elle est indispensable.

Le temps presse. L’État haïtien ne peut se permettre de continuer à perdre des recettes vitales, surtout dans un contexte économique aussi fragile. Le gouvernement doit agir de toute urgence pour débloquer la situation à la DGI et permettre à la machine fiscale de redémarrer. Faute de quoi, les conséquences pour l’ensemble du pays risquent d’être dévastatrices.

Dixie Band THELUSMOND
Juriste & Communicateur
dixiebthe@gmail.com