La crise politique en Haïti s’aggrave alors que le processus de formation du Conseil Électoral Provisoire (CEP) est gravement compromis. Les réunions tenues ce samedi 3 août 2024 à la Villa d’Accueil révèlent l’incapacité croissante des parties prenantes à se mettre d’accord sur la composition du CEP, crucial pour l’organisation des élections prévues d’ici 2025.
Frinel Joseph et Fritz Alphonse Jean, conseillers présidentiels, ont tenté de résoudre les tensions entre les représentants des principaux groupes vaudous, dont Zantray, AJAV, KNVA, et Wayom Vodou d’Ayiti. Malgré leurs efforts, aucune entente n’a été trouvée sur un représentant unique. Les membres de ce secteur crucial n’ont pas réussi à faire preuve d’unité, laissant planer une incertitude grandissante quant à la légitimité et à la crédibilité de la future composition du CEP.
La situation est similaire du côté des organisations féminines. Frinel Joseph, accompagné de son chef de Cabinet Pierre Jean Raymond Andre, a rencontré les leaders de Dialogue Inter Femme, Fanm Angage, et FEDOFEDG. Là encore, le manque de consensus est flagrant. Aucune organisation n’a pu se mettre d’accord sur un seul nom à présenter pour le CEP, et le délai accordé jusqu’au 8 août 2024 semble insuffisant pour surmonter ces divisions.
Cette crise révèle une défaillance alarmante dans le processus de transition en cours. L’incapacité de parvenir à un consensus sur la composition du CEP souligne non seulement des tensions politiques internes mais aussi un manque de leadership et de vision pour l’avenir du pays. Le gouvernement CPT-Conille, déjà critiqué pour son inefficacité, se trouve désormais confronté à un défi de taille : organiser des élections et un référendum dans un climat de violence persistante, où les gangs armés imposent leur loi et terrorisent la population.
Il devient de plus en plus évident que la transition politique en Haïti est en train de s’effondrer sous le poids de l’insécurité et des divisions internes. Les appels à une action immédiate pour restaurer l’ordre et rétablir la confiance dans le processus électoral se multiplient, mais la situation actuelle laisse peu d’espoir quant à une résolution rapide et efficace de cette crise profonde.