Le coordonnateur du Conseil présidentiel de transition, Edgard Leblanc Fils, a présenté son premier discours suite à sa désignation. L’ex-sénateur a salué l’esprit de consensus qui animait le groupe. Il a précisé que le premier objectif du Conseil c’est la cohésion. Parallèlement, les structures composant la minorité n’ont pas mis de gants pour dénoncer et qualifier le processus aboutissant à la désignation de M. Leblanc et l’excès de zèle de la majorité pour proposer un Premier Ministre. Selon eux, ils ont sciemment décidé de violer l’accord du 3 avril.
La nouvelle crise commence sérieusement à prendre forme. Cette fois, c’est au sein même du Conseil que s’allume le feu. La désignation d’un coordonnateur pour présider aux activités du Conseil a blessé la plaie. Une situation trop prévisible qu’on dénonçait depuis le début.
Dans son discours inaugural, le Président du Conseil, L’ex-sénateur Edgard Leblanc Fils a salué l’esprit de consensus qui animait le groupe. Il a vanté le processus axé sur la négociation, la concession et la discussion qui lui a valu son statut de numéro un du conseil. Le représentant du collectif 30 janvier a précisé que leur premier objectif c’est de faire preuve de cohésion, de volonté et de détermination en vue, dit-il, de dépasser les chapelles et les conflits. Le candidat malheureux aux élections presidentielles de second degré de 2016 organisées par le Parlement a souligné que sa désignation est un pas définitif qui mènera à la solution de la crise.
Il soutient par ailleurs que le Conseil reconnaît la souffrance de toutes les victimes haïtiennes tout en plaçant ce consensus controversé dans cette ligne: la quête de leur protection. Le coordonnateur du CPT a fait des négociations le cheval de bataille de son équipe promettant par cette tactique, de libérer le pays de tous les gens qui ont fait tellement de victimes dans cette communauté.
Lavalas, AAA et Montana, en rébellion
Alors que quatre des sept personnalités ont trouvé une entente pour désigner le Président du Conseil et proposer un Premier Ministre, le groupe minoritaire s’érige automatiquement en opposition pour appeler au respect de l’accord du 3 avril. Pour le parti Fanmi Lavalas, il s’agit d’un vaste désordre la manière de procéder de la majorité. Il qualifie de mascarade et de scandale de trahison ce qui s’est passé, le 30 avril 2024. Cette structure n’a pas caché son indignation accusant la majorité de vouloir maintenir le statu quo au profit du désordre et des structures qui ont favoriser le banditisme dans le pays.
Le parti “Ayiti An Aksyon” (AAA) abonde dans le même sens critiquant énergiquement la démarche de la décision sur la base de la majorité. Cette tactique est contraire à ce que prévoit l’accord du 3 avril. Toutefois, il dit encourager la logique du consensus entre les conseillers. Quant à la désignation du Premier Ministre, l’AAA dit souhaiter que ce processus soit repris dans l’esprit de l’accord.
Ce n’est pas le Bureau de Suivi de l’Accord de Montana (BSA) qui allait faire économie de ses critiques adressées au groupe majoritaire. Dans une note qu’il a publié quelques heures après l’annonce officiel du nom du nouveau coordonnateur du CPT, le BSA a sévèrement taclé les conseillers et leur représentant qui ont maladroitement propulsé l’ex-sénateur à la présidence du Conseil. Selon ce groupe, la, dit-il, coalition des 4 représentants ont foulé à pied les prescrits de l’accord. Leur trahison vise à continuer la politique du partage de gateau qui est responsable de la situation actuelle du pays. Les chefs de file de Montana appelle, en ce sens, les acteurs concernés à se ressaisir et précise, à qui veut l’entendre, qu’il ne cautionnera pas ces genres d’attitudes qui ne respectent pas les engagements signés.